Cette année, un nouveau terme fait son apparition dans les dictionnaires de langue française: la grossophobie. Cette mise en lumière est l’occasion de chercher à en connaître plus sur cette discrimination. Présentation de quelques lectures introductives.

On ne naît pas grosse – Gabrielle Deydier

À travers un témoignage touchant et honnête, Gabrielle Deydier nous raconte ce que c’est d’être grosse en France actuellement. La journaliste décrit l’impression d’invisibilité à laquelle sont soumises les personnes en surpoids, mais également les discriminations à l’embauche et le regard des médecins sur elles.

Elle explique, entre autres, les raisons de sa prise de poids, mettant ainsi en avant l’idée que devenir grosSE ne se fait pas d’une seule manière. Génétique et problèmes hormonaux, regard de la famille sur ce qu’elle consomme et toute une série de régimes drastiques l’ont conduit à développer des troubles du comportement alimentaire. Ainsi, Gabrielle Deydier illustre une maladie visible mais très peu connue.

Gros n’est pas un gros mot – Gras Politique 

Daria Marx et Eve Perez-Bello, membres du collectif Gras Politique, proposent dans leur manifeste de réfléchir à la situation des personnes en surpoids. À travers des chapitres thématisés de manière très efficaces, les deux autrices énumèrent et développent les différents pôles de la discrimination, comme, par exemple, l’idée qu’une personne grosse est forcément inactive et flemmarde ou alors qu’elle se goinfre sans aucunement faire attention. Elles expliquent également l’illusion des régimes drastiques et les dangers des opérations miracles telles que le By-Pass ou la sleeve.

Difficultés pour trouver des vêtements, question de la contraception ou encore sexualité des personnes en surpoids, toute une série d’axes sont présentée pour comprendre la particularité de cette discrimination.

Le Martyre de l’obèse – Henri Béraud

En 1922 est publié Le Martyre de l’obèse, un roman relatant l’amour d’un homme obèse, pour la femme de son meilleur ami. Lorsque celle-ci apprend que son mari la trompe à tout bout de champ, la jeune femme décide de s’en fuir en prenant avec elle, le narrateur. Tour à tour, elle le courtisera puis le rejettera. Ainsi commence le martyre de l’obèse.

Cette fiction est particulièrement intéressante car elle illustre avec brio la position d’une personne en surpoids dans les médias. Le « bon gros », comme le personnage est appelé dans le livre, ne peut être que le confident des amourettes du mari et de la douleur de la femme mal-aimée. Henri Béraud expose ainsi les différentes facettes collées aux personnes en surpoids, le comique de service, le confident, le bon vivant mais jamais on ne cherche à le connaître lui, en tant qu’individu.