Brisons le silence dans les médias

En associant les compétences de Nous Prod avec celles de l’institut DécadréE, l’équipe du projet Brisons le silence propose un dispositif modèle dans le traitement de la thématique des violences sexistes, incluant la prise en considération des équipes et des témoins. Lors de ce projet nous avons mené une réflexion sur la position et le ressenti des personnes partageant leur témoignage mais également des équipes du projet. Cette page a pour but de vous partager le fonctionnement de ce dispositif.

La récolte et la réécriture des témoignages a été un moment crucial pour Brisons le silence et l’est dans toute production médiatique traitant de questions traumatiques. Il s’agit d’abord de construire un lien de confiance solide entre les différentes parties permettant d’aborder les points les plus intimes et sensibles. Mais plus encore, pour la journaliste et pour les témoins, un tel travail demande de prendre soin de sa santé mentale considérant les impacts de telles paroles sur soi-même.

DécadréE vous propose une série d’outils pour ce travail : en savoir plus

Montage du projet

En amont de la production, l’institut s’est assuré de plusieurs points essentiels à la base du projet :

  • Protéger les témoins
  • Aborder la pluralité des violences
  • Montrer les aspects systémiques des violences
  • Mettre en avant les ressources d’aide

C’est ainsi qu’il a été décidé de se baser sur des témoignages complètement anonymisés pour protéger la personnalité des témoins. Une enquête a été menée pour identifier les thématiques abordées dans les vidéos visibilisant la pluralité des violences. Cela a été possible à travers l’établissement d’un lien de confiance avec plusieurs associations actives sur le terrain en Suisse romande permettant également de protéger les personnes témoignant en s’assurant qu’elles soient à même de se replonger dans leur passé traumatique. Les témoignages ont ainsi été récoltés après plusieurs rencontres. La personne pouvait se rétracter à tout moment.

Un droit de relecture sur les récits a été proposé aux témoins et aux associations partenaires, afin que chaque personne puisse préserver le pouvoir sur son récit.

Durant la production, des formations et workshops ont été dispensés à l’équipe de production et aux artistes afin de les informer sur les violences sexistes, leurs particularités et leurs aspects systémiques, ainsi que les écueils à éviter en terme de traitement médiatique. De plus, chaque vidéo a été vue et travaillée à plusieurs reprises par DécadréE pour s’assurer que les images correspondent au récit et ne véhiculent pas elles-mêmes des stéréotypes.  A titre d’exemple,  les auteurs de violence ont un visage afin d’éviter de les mystifier. Pour terminer, associations et partenaires ont disposé d’un espace de visionnement des vidéos et d’échange en amont de leur diffusion.