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À la rencontre de l’art visuel

À la rencontre de l’art visuel

Auteurice Sarah Mokbil, 26 octobre 2023
Image par Mugé de Pixabay

Le 25 octobre est la Journée internationale des artistes. Pour l’occasion, Sarah Mokbil a eu le plaisir de rencontrer Miren Amaya Hernandez et Silvia Velázquez, deux artistes visuelles, afin de vous présenter leur travail respectif.

Je dois être honnête avec vous, j’ai eu l’idée de rédiger cet article il y a quelques mois après avoir pris connaissance sur un site web que la Journée internationale des artistes était le 2 octobre. Pour moi, c’était clair comme de l’eau de roche: cette Journée internationale des artistes était une excellente opportunité pour rédiger cet article afin de donner de la visibilité à des artistes d’origine étrangère, car j’ai tendance à trouver qu’iels ne sont pas visibles en Suisse. Cependant, au cours de l’écriture, j’ai pu découvrir en effectuant une vérification sur la date de cette fameuse journée, qu’hormis un seul site web qui le confirme, tous les autres sites qui mentionnent la Journée internationale des artistes indiquent la date du 25 octobre. Quant au 2 octobre, il s’agirait en fait de la Journée internationale de la non-violence

Pour la rédaction de ce texte (qui est finalement publié le lendemain de la vraie Journée internationale des artistes !), j’ai eu le plaisir d’interviewer Miren Amaya Hernandez et Silvia Velázquez, deux artistes visuelles.

 

Qui est Miren Amaya Hernandez?

Œuvre de la série A travers les carreaux de ma douche. Photo digitale avec effet de réfraction. Photo prise en 2021 par Miren Amaya Hernandez.

Miren est originaire d’Espagne et de nationalité suisse. Installée en Suisse depuis 1990, elle est née et a vécu une partie de sa vie au Venezuela. Au départ, Miren a fait des études d’ingénierie, mais en parallèle, elle a toujours travaillé dans les arts. Depuis 2010, elle est devenue artiste indépendante et suit des cours comme auditrice libre en histoire de l’art à l’Université de Lausanne. Miren a également suivi une formation en moulage de céramique contemporaine à la Haute école d’Art du Valais. Aujourd’hui, elle travaille à 50% comme artiste professionnelle et à 50% en tant qu’employée administrative.

 

Quel est le travail de Miren?

Oeuvre de la série Planètes. Dessin à l’encre de Chine. Photo prise en 2022 par Miren Amaya Hernandez

Miren passe une grande partie de son temps dans son atelier à St-Sulpice où elle utilise diverses techniques pour créer ses œuvres, qu’elle présente dans des galeries collectives et individuelles, dans divers lieux et pays comme Buenos Aires, Barcelone, Miami et Caracas. En Suisse, elle dévoile depuis quelques années ses œuvres à Genève et a participé à des projets de Visarte Genève et Visarte Vaud. Miren endosse également le rôle de curatrice-médiatrice en s’occupant de l’organisation des expositions. «La dernière exposition, je l’ai faite à Crissier. J’ai participé en tant qu’artiste et curatrice», m’a-t-elle confié.  Miren fait découvrir ses œuvres sur Instagram sous le nom de @hernandezmiren et sur son site web mirenhernandezart.com. D’une grande sensibilité, d’un profond respect envers l’humanité et s’intéressant également à la science, Miren a choisi d’aborder la thématique du cœur dans son art. «Comme je suis ingénieure, ce qui m’appelle beaucoup, c’est tout ce qui a à voir avec la science. Elle est le fil conducteur de mes œuvres. Alors l’un de mes sujets de prédilections est le cœur.»  Situant ses œuvres à mi-chemin entre le figuratif et abstrait, elle travaille également une série sur la thématique des planètes: «Je trouve que chaque personne est une planète, c’est-à-dire qu’on a un univers qui nous appartient. Un autre sujet qui me passionne c’est la recherche du comportement de la lumière que je mets en évidence à travers la photo». Miren crée ses œuvres également en céramique impression Riso et à l’acrylique. En partenariat avec d’autres artistes, elle contribue à l’association nommée «D3», qui expose des arts contemporains. Lors de ses représentations, elle aime partager ce qu’elle fait et donne à son auditoire la possibilité d’exprimer son ressenti. Miren voit dans l’art une possibilité pour les personnes étrangères d’extérioriser leurs sentiments tels que la détresse ou la solitude. D’ailleurs, Miren dévoile dans ses œuvres ce qu’elle éprouve vis-à-vis de la situation problématique actuelle au Venezuela.  

 

Qui est Silvia Velázquez?

Silvia Velázquez s’est installée en Suisse en 2009 et est devenue artiste visuelle en 2010.

Dessin appartenant à la série Nostalgias. Photo prise et transmise par Silvia Velázquez.

Contrairement à d’autres artistes, Silvia n’a pas effectué d’études artistiques car elle désirait obtenir rapidement un travail rémunéré. C’est pourquoi avant son arrivée en Suisse, elle a étudié l’économie et a travaillé dans une banque en Uruguay. Silvia a renoncé à son ancien emploi pour se consacrer à sa passion, l’art. L’artiste présente chaque année lors d’expositions personnelles ou en collaboration avec des collectifs dans divers lieux; comme par exemple aux Etats-Unis cette année ou en France. «Cette année, j’ai eu la chance de faire l’exposition personnelle à la Maison de la recherche de la Sorbonne.» Silvia aime également organiser les événements auxquels elle participe, ainsi que partager et expliquer ses œuvres aux gens qu’elle rencontre. 

Timide de caractère, Silvia est à l’aise pour parler de ses œuvres, et elle considère que l’art est une partie du travail de l’œuvre et une partie de partage. Elle précise d’ailleurs: «Je connais des artistes qui sont assez timides, mais ils ont trouvé des personnes qui présentent leur travail.» Silvia expose aussi ses créations sur son site web silviavelazquez.com et sur sa page Instagram @silvia_velazquez_sv.

Dessin appartenant à la série Nostalgias. Photo prise et transmise par Silvia Velázquez

L’année dernière, Silvia a créé des œuvres sur la thématique de la nostalgie. Il arrive parfois à Silvia d’utiliser le moulage et la gravure pour réaliser une œuvre, mais sa technique préférée est le dessin à l’encre de Chine et au feutre. D’après elle, cette pratique demande une grande concentration pour effectuer correctement le travail. «Une seule erreur et le résultat du travail est totalement modifié».  

Silvia aime bien partager sa culture dans son art, mais elle préfère communiquer ce qu’elle éprouve et surtout les questions qu’elle se pose: «J’ai fais une série qui s’appelle <i>Mémoire et confidences</i> qui parle beaucoup de l’ Uruguay de la culture de là-bas, des choses comme ça, alors là, c’est clairement pour partager ma culture, mais sinon la plupart du temps, c’est surtout pour partager mes ressentis et mes questions, surtout mes questions. Je n’ai pas forcément envie de montrer que je viens d’Uruguay ou d’Amérique du Sud, mais ça se voit parce qu’on arrive dans un autre pays, alors on voit parfois des choses différentes. On voit ici des choses qu’on ne fait pas attention parce qu’on les a toujours sous les yeux.».  

 

Les femmes sont-elles désavantagées par rapport aux hommes dans le monde de l’art ?

Selon Miren: «Pour percer dans le milieu artistique, il est primordial d’effectuer des études de l’art car il est extrêmement difficile de réussir sans avoir un Bachelor.» Miren m’a également confié que les femmes ont plus de difficulté que les hommes à se faire connaître, et qu’elle pense aussi que ses origines étrangères sont également une cause de cette difficulté. Elle m’a d’ailleurs expliqué que lorsqu’elle postule à un travail artistique de manière anonyme, elle est prise, mais lorsqu’elle le fait en dévoilant son identité, sa candidature est refusée. 

Silvia pour sa part reconnaît avoir eu au début des difficultés à être reconnue comme artiste: «C’est difficile de parler de ça car je me focalise sur mes propres expériences. Je ressens des fois le manque de n’avoir pas fait l’école ici parce qu’il y a beaucoup de choses qui se passent pour les étudiants de cette école, mais peut-être qu’ils ressentent aussi les mêmes difficultés que moi. Après, le fait d’être une femme… Ce n’est pas le fait d’être une femme, c’est peut-être le fait d’être mariée avec un enfant. Au début c’était compliqué parce qu’on me voyait comme une femme au foyer qui s’ennuie.» Cela l’a incitée à s’investir dans son travail et à faire preuve d’un grand professionnalisme afin de réussir dans ce milieu professionnel. Silvia a également précisé que les artistes ne sont pas payé-e-x-s pour leur travail et estime qu’il est primordial que cela change.

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