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Interview: les beaux parleurs

Interview: les beaux parleurs

Les beaux parleurs – Tout·e nouveau·lle, tout·e beau·elle

Jonas Schneiter est entouré pour cette émission de Coline de Senarclens, Slobodan Despot, Gabriel Bender et de l’humoriste Nathanaël Rochat. L’équipe parle des brevets de l’industrie pharmaceutique concernant les vaccins du Covid, de l’alliance de Macron avec des youtubeurs et du poste de procureur général de la Confédération. En deuxième partie d’émission, les beaux parleurs accueillent la directrice de lʹInstitut DécadréE, Valérie Vuille. Carlos Henriquez nous la présente avec humour.

Femmes: le combat permanent?

Femmes: le combat permanent?

Débat mercredi 3 février #RTSInfrarouge

Le 7 février 1971, les Suissesses obtenaient le droit de vote.

Cinquante ans plus tard, cela implique quoi, « d’être une femme »? Est-ce plus simple ou les injonctions de compétence, d’intelligence, de beauté, etc. sont plus lourdes?

Femmes, le combat permanent? C’est le débat mercredi 3 février #RTSInfrarouge

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Analyse – Le poids des images

Le poids des images

Analyse

 

Choisir une image pour illustrer un sujet se rapportant aux violences sexistes est souvent un casse-tête. Dans certains cas, il faut faire avec les images présentes dans les bases de données, dans d’autres il faut illustrer l’invisible, la violence psychologique ou économique.

Bien choisir une image est pourtant essentiel. Une image trop réductrice peut biaiser l’imaginaire des lecteurs et lectrices, convoquer de fausses idées et réduire considérablement l’impact d’un article sensibilisant pourtant aux violences.

Mais qu’est-ce qu’est une bonne image de violence ? La réponse n’est ni unique ni simple.

Nous vous proposons ici 3 analyses d’image qui vous permettront d’aiguiser votre regard et vos choix.

#bonnepratique – montrer la violence physique par ces marques 

Une image peut choquer sans être sensationnaliste. C’est le cas ici par ce choix de l’Illustrer. Le magazine illustre la violence conjugale par les marques qu’ils restent. Les lunettes cassées, l’atèle au poignet sont des témoignages des violences physiques. Cette démarche permet de marquer et de montrer la récurrence des violences tout en préservant l’anonymat de la victime.

Petit bémol, elle montre uniquement la violence physique et non les autres formes.

Lien vers l’article

 

#bémol  – De la violence économique à la violence physique

Comment montrer l’invisible, comme la violence psychologique ou économique. La démarche est délicate et malheureusement ici Femina tombe dans le piège de la simplicité en choisissant de contourner le problème. Pour illustrer un très bon article sur la violence économique, le magazine choisit de montrer des armes et des personnages se confrontant dans l’édition papier de l’article. Un choix qui tend à réduire la violence conjugale à la violence physique.

Lien vers l’article

 

#mauvaise pratique – De la violence à l’amour

Un article parle d’emprise, de relation de pouvoir et de violence, il est pourtant illustré par une image humoristique avec un lit rose aux coussins en forme de cœur. Le choix de l’image dans cet article du 24 heures est loin de servir le propos et la sensibilisation aux violences sexistes. Au contraire, cette image mêle violence et amour. Elle minimise, voire romantise le propos et ainsi diffuse de nombreuses idées reçues.

Lien vers l’article

 

Violences sexistes – Ne pas tomber dans la déresponsabilisation

En août 2018, 5 femmes ont été tabassées en pleine rue. Le procès débutera aujourd’hui à Thonon-les-Bains.

L’affaire a suscité beaucoup d’émotions. Il est cependant important de faire attention aux choix des mots et notamment à la façon de qualifier les prévenus afin de ne pas tomber dans la déresponsabilisation.

Faire attention au choix des mots

Il est important d’utiliser un vocabulaire clair et précis. Décrivez les faits par le vocabulaire utilisé par les associations et non pas un vocabulaire de l’amour, de la passion ou de la sauvagerie.

Révéler la diversité des agresseurs

Il est important de ne pas tomber dans le mythe du parfait agresseur. Il ne faut pas accentuer les traits de l’agresseur ou justifier son acte par la maladie, la dépendance ou l’émotion. Attention également à ne pas tomber dans l’animalisation.

Montrer le caractère social des violences

Les violences sexistes sont un fait de société. Il est important de le montrer en utilisant des statistiques et en visibilisant le système qui contribue à les justifier.

Décryptage – Statistiques et Confinement

Emprise et conflit au temps du Covid’19

En ces temps de confinement, les solutions d’aide aux victimes sont en état d’alerte et les messages fleurissent sur les réseaux sociaux. Le confinement est en effet une situation critique dans le cadre des violences au sein des foyers. Il est cependant important de distinguer conflit et violence.

Le conflit est un phénomène normal dans le couple : il indique aux partenaires qu’une insatisfaction ou un problème émerge et qu’il convient de le résoudre.

La violence  au contraire, vise à contrôler et contraindre le ou la partenaire en abusant de sa force ou de son pouvoir, afin de résoudre la situation à son seul profit.

Violence symétrique 

  • La relation est symétrique
  • La violence est réciproque
  • Les acteurs et actrices en sont conscient-es, la violence est reconnue
  • Ils et elles en parlent, c’est public
  • L’identité de chacun-e est préservée
  • Disposition à accepter une intervention professionnelle
Violence sexiste
(dite complémentaire)
  • La relation est complémentaire, non égalitaire
  • Une personne inflige un châtiment, une punition à l’autre
  • La violence est  non réciproque
  • L’auteur-e revendique le droit d’agir ainsi
  • C’est une violence intime, secrète, en huis clos
  • Séquelles profondes, estime de soi brisée chez la victime
  • Faible conscience chez l’auteur-e d’exercer de la violence et absence d’agressivité chez la victime face aux actes de violence
  • Refus de toutes interventions professionnelles

Utiliser les mots justes pour ne pas minimiser et comprendre les mécanismes permettront de mieux appréhender les problèmes et les solutions.

Nous vous invitons ainsi à visibiliser les ressources d’aides afin que chaque personne puisse être accompagnée.

Statistique policière de la criminalité 2019 – le haut de l’iceberg

63% des homicides en Suisse en 2019 se situaient dans le cadre de la violence domestique, 30% (14) étaient des féminicides ! Plus encore, les viols constituent près de la moitié (47%) des violences graves perpétrées en Suisse.

Si ces chiffres de l’Office fédéral des statistiques révèlent déjà l’ampleur du phénomène, ils ne représentent cependant pas l’entière réalité des violences, mais uniquement le haut de l’iceberg. Nombreuses sont en effet les violences qui ne sont pas dénoncées.

La victime n’a parfois pas conscience qu’elle subit des violences ou a honte, d’autres fois la violence n’est pas elle-même légalement considérée et n’apparait pas dans les statistiques policières.

Nous souhaitons ainsi rappeler qu’en Suisse la définition du viol est encore très restrictive et ne prend en compte qu’une infime partie des violences sexuelles. De plus, nombreux sont les violences ordinaires quotidiennes, le harcèlement professionnel ou dans la rue, les insultes,  les images, les gestes et les blagues qui contribuent aux systèmes sans pour autant être ici visibilisés.

 

Formations en ligne – Décadre ton confinement!

Décadre ton confinement!

On est peut-être confinéEs mais rien ne nous empêche de réfléchir et de découvrir de nouvelles choses!

DécadréE te propose une formation de 1h sur une thématique portée par l’association pour te changer les idées, décadrer ton regard sur l’égalité et militer depuis son canapé!

Programme adulte 

1 avril de 17h à 18h : L’écriture inclusive, ce n’est pas si compliqué – complet

8 avril de 17h à 18h : Décrypter les images, une affaire de regard

15 avril de 17h à 18h : Les violences, savoir les mots justes – complet

22 avril de 17h à 18h : Les médias, entre biais et inégalités

Programme adolescent-e (de 12 à 16 ans) 

2 avril de 10h30 à 11h30: Sexiste, la pub?

7 avril de 10h30 à 11h30: Sexiste, la pub?

21 avril de 10h30 à 11h30 :Féminisme et sexisme dans les séries, quand la culture s’en mêle et démêle.

5 mai de 10h30 à 11h30 : l’amour dans les séries, entre fictions et réalité.

 

 

Les formations sont gratuites – si tu le souhaites, tu peux faire un don pour nous soutenir. 

La grève féministe du 14 juin approche à grands pas !

La grève féministe du 14 juin approche à grands pas !

De nombreux médias se sont déjà penchés sur le sujet. Certaines émissions ou journaux ont notamment proposé ou vont proposer des éditions ou des dossiers spéciaux et on ne peut que saluer ces initiatives.

DécadréE profite de cette occasion pour rappeler deux trois points auxquels on peut porter attention.

1.       Les femmes et les féministes : une telle diversité :

Les femmes et les féminismes ne sont pas uniques ! La grève peut être l’occasion de montrer la diversité des pensées et des femmes en représentant des femmes* de diverses ethnies, orientations sexuelles, génération et également des femmes trans. Tous ces vécus ont de l’importance et sont importants à valoriser  et à visibiliser !

2.       Les hommes ont leur place à côté des femmes :

On ne le dira jamais assez, la grève féministe n’a jamais fermé sa porte aux hommes. Ils ont une place essentielle qui est celle d’alliés ! Souvent mis en avant et valorisés grâce à leur privilège, ils ont le 14 juin la mission d’aider et de se mettre en retrait pour valoriser les femmes*. En tant que média, vous pouvez les aider dans cette mission en valorisant vous aussi les femmes* :

3.       L’égalité, des sujets d’importance touchant à tous les domaines !

Cette grève est l’occasion pour les médias de prendre à bras le corps le sujet de l’égalité et de proposer des sujets passionnants. Pour cela, vous pouvez vous aider du manifeste de la grève féministe ou encore des statistiques publiées par le collectif de l’office fédéral des statistiques. Mais ce n’est pas parce que la grève sera passée dans une semaine, qu’il faudra remettre le sujet de l’égalité dans un tiroir et arrêter de publier des sujets sur la question. L’égalité est un sujet essentiel qui devrait être traité au même titre que d’autres thématiques dans les médias !

4.       Les médias aussi peuvent participer !

De nombreuses initiatives se sont déjà mises en place dans des médias ! Les journalistes aussi peuvent participer à la grève et encourager les rédactions à s’interroger et à changer ses comportements !

Comparaison : Parler du procès de Sandra Muller

Comparaison : Parler du procès de Sandra Muller

Le 29 mai, s’ouvrait le procès pour diffamation de la créatrice du #balancetonporc. Comment parler de cette actualité sensible avec justesse tout en se basant sur les faits ? DécadréE compare pour vous deux articles et vous donnent des clefs pour réussir un bon traitement médiatique sur la thématique des violences sexistes.

 

  1. #Balanceronporc, le Hashtag devenu planétaire, 24 heures, le 2.05.2019 par Yannick Von der Schueren

Pour son article dans 24 heures, le journaliste se détache des simples faits pour aller voir plus loin et plus haut. Il propose ainsi un retour historique sur l’origine du hashtag et son lien avec métaux. Grâce à cet angle original, on comprend mieux les enjeux de pouvoir. Sans prendre parti, le journaliste donne à chacun et chacune assez de matière pour se faire sa propre opinion sur le procès en le mettant en perspective.

 

2.                   La créatrice de #balancetonporc face à la justice, le matin, 29.05.2019

Autre article, autre style. En présentant uniquement les faits présents, l’article du Matin oublie de prendre de la distance et ne met pas en avant les enjeux de pouvoir présents dans le procès de Sandra Muller. Si l’article donne la parole à la victime et note la reconnaissance, notamment par le Times, qu’elle a reçu, d’autres parties tendent à victimiser l’auteur des violences.

La comparaison de ces deux articles montrent qu’il faut parfois trouver un angle original pour mieux comprendre une situation et la révéler dans son entier. Une analyse de la différence entre le hashtag français et américain aurait également pu compléter l’article. La culture et les représentations influencent la manière dont les violences sexistes sont révélées et perçues. Ceci, la chercheuse Valérie Rey-Robert le montre très bien dans son livre « une culture du viol  à la française ». L’interview d’unE expertE sur la question et la mise en lien avec d’autres affaires et des statistiques permettraient d’approfondir encore la question.

Les médias n’ont pas la moyenne dans leur traitement des violences sexistes

Les médias n’ont pas la moyenne dans leur traitement des violences sexistes

3 mois après son lancement, DécadréE sort les premiers chiffres de sa veille des médias romands sur le traitement médiatique des violences sexistes. Avec une moyenne de 0,06 sur une échelle de -1 à 1. En comparant avec une note à l’école, on peut dire que les médias atteignent péniblement un 3 et n’ont pas la moyenne.

Suite à son manifeste sorti en novembre 2018 et dans le cadre de son projet de sensibilisation des journalistes pour un meilleur traitement médiatique des violences sexistes, l’association DécadréE a lancé en Février 2019 une veille médiatique. L’objectif de cette veille est de procéder à un suivi du traitement médiatique des violences sexistes et des journalistes et d’évaluer la situation dans les médias romands de manière détaillée pour proposer des solutions et des outils adéquats. « Notre objectif avec cette veille médiatique est avant tout de comprendre », explique Valérie Vuille, directrice de l’association. « Suite à notre manifeste, nous souhaitons approfondir le débat en proposant une analyse détaillée. Dans une année, nous serons en mesure de révéler la situation du traitement médiatique des violences sexistes en Suisse romande et de cibler les lacunes et les problématiques les plus courantes. »

Des résultats inquiétants

 Des solutions, il en faudra si l’on en croit les premiers résultats de la veille. S’ils sont à prendre avec précaution (seulement 3 mois d’analyse ont été effectués), ils révèlent l’ampleur du problème. Sur 211 articles analysés,  113 contiennent des idées reçues sur les violences faites aux femmes, alors que seulement 32 ont un caractère préventif. Ces chiffres se dégradent encore si l’on regarde uniquement les articles « faits divers » qui représentent 63% des articles analysés. Ainsi, dans 54% des cas, l’article contient soit des éléments problématiques concernant le traitement des violences sexistes et participe à justifier ces violences, soit des éléments problématiques, mais démontre un effort dans le traitement des violences.

De manière générale, on observe pour l’instant que  les critères qui obtiennent peu de points sont ceux qui abordent la question de la description des mécanismes derrière les violences, notamment des mécanismes de pouvoir, mais aussi des mécanismes liés à la mise en place du rapport de domination et de violence. Les critères permettant de donner un caractère préventif et informatif à l’article récoltent également le moins de points, tels que l’utilisation de statistiques mettant en perspective les violences comme un fait de société ou encore la mention directe ou indirecte de ressources d’aide.

« DécadréE lit et surveille la presse depuis sa création et nous savions qu’il y avait des problèmes, mais les chiffres montrent l’ampleur de ce phénomène », explique Valérie Vuille. « Nous sommes maintenant persuadé-es de l’importance de notre travail et de nos formations et nous espérons que ces chiffres feront réagir les rédactions et que nous découvrirons une évaluation positive lors de l’analyse finale en avril 2020. »

Une méthodologie unique pour mesurer l’impact de la culture du viol

 La veille recense quotidiennement les articles traitant des violences sexistes dans 11 médias d’actualité romands, et évalue selon un certain nombre d’indicateurs si un article participe à sensibiliser ou à perpétuer la culture du viol. Cette veille permettra d’analyser l’évolution du traitement médiatique des violences sexistes tout au long du projet.

Les articles recensés sont classifiés selon quatre catégories : 1) si l’article décrit la violence de manière objective et neutre et participe à une démarche de sensibilisation en permettant à des potentielles victimes de s’identifier ou/et en proposant des numéros d’aide ; 2) si l’article décrit la violence de manière objective et neutre ; 3) si l’article contient des éléments problématiques, mais démontre un effort dans le traitement des violences ; 4) si l’article contient des éléments problématiques concernant le traitement des violences sexistes et participe à justifier ces violences.

La veille, un outil de sensibilisation parmi d’autres

La veille fait partie d’un projet de sensibilisation des journalistes pour un meilleur traitement des violences sexistes. Dans ce cadre, l’association a développé un bon nombre d’outils pour changer les pratiques des journalistes et des médias. Parmi ceux-ci: des recommandations basées sur le manifeste de l’association, publié en novembre 2018 et des formations délivrées par les formatrices dans un certain nombre de rédactions.

Ce projet est notamment soutenu par  Agenda 21-Ville durable de la Ville de Genève et Le Bureau de l’égalité entre les femmes et les hommes du Canton de Vaud.

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