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Jeunes & représentations LGBTIQ+ dans les médias : résultats

Jeunes & représentations LGBTIQ+ dans les médias : résultats


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Que pensent les jeunes LGBTIQ+ du traitement médiatique des questions LGBTIQ+ en Suisse romande ?

Du 17 mai au 31 décembre 2022, nous avons questionné les jeunes LGBTIQ+ de Suisse romande (et leurs ami-e-x-s) pour leur demande leur avis sur le traitement médiatique des questions LGBTIQ+.

En vue du 17 mai 2023, nous vous invitons à découvrir leurs réflexions et leurs besoins dans les résultats de notre sondage ci-dessous. Encore un énorme merci à elleux pour leur participation !

Comment avons-nous récolté les résultats du sondage ?

  • Publics cibles visés : jeunes qui s’identifient comme LGBTIQ+, ou qui s’intéressent à ces thématiques
    jusqu’à 25 ans, en Suisse romande (canton de Berne compris)
  • Échantillon : 97 réponses obtenues
  • Réponses à des questions en ligne
  • Diffusion sur les réseaux sociaux et par mail, du 17 mai 2022 à décembre 2022 via les groupes jeunes
    des associations LGBTIQ+ de Suisse romande ou via les associations LGBTIQ+ de Suisse romande
  • 20 questions, tant qualitatives que quantitatives

Ce sont 97 jeunes LGBTIQ+ et leurs ami-e-x-s de toute la Suisse romande qui ont répondu à nos questions.

Comment s’informent les jeunes ?

Les réponses nous indiquent qu’iels ne s’informent pas qu’à travers des médias dits « traditionnels », mais qu’iels entendent « médias » au sens large du terme (Youtube, comptes instagram, sites internets associatifs et militants, podcast, etc.). Par ailleurs, 70 participant-e-x-s nous ont indiqué lire ou regarder des médias spécifiquement LGBTIQ+ (par exemple 360.ch, Komitid, Paint, Revue Well, Well, Well), contre 27 qui ne le font pas.

L’importance des médias sur ces questions…

Les jeunes trouvent en majorité qu’il est important que les médias traitent des thématiques LGBTIQ+ :

  • 72 disent que c’est très important
  • 24 disent que c’est assez important ou important
  • 2 estiment que c’est peu important
  • 1 n’estime pas important du tout

… mais une marge d’amélioration est nécessaire

Iels estiment que les médias ont une marge d’amélioration quant à la manière dont ils traitent de ces questions, et proposent des pistes de solution.

A la question, « Les médias traitent-ils correctement des questions LGBTIQ+ ? »
46 disent que pas tout à fait
32 disent plus ou moins
16 disent pas du tout
3 disent oui

Parmi les points à améliorer, les jeunes formulent des pistes de solutions :

  • Un langage plus approprié et correct, correspondant aux réalités
  • Une visibilité plus grande
  • Davantage laisser la parole aux personnes concernées
  • Voir ou lire des histoires de la « vraie vie », qui « finissent bien », pas qu’en lien avec les discriminations ou les violences, comme « tomber amoureux, avoir des enfants »
  • Plus de diversité dans les histoires racontées
  • En particulier sur les questions trans* et non-binaires : éviter le mégenrage et l’utilisation du « deadname », des sujets moins axés autour d’un débat d’opinions type « pour ou contre », lire ou voir des histoires de parcours de vie positifs
  • Davantage visibiliser les personnes plus vulnérables au sein de la communauté LGBTIQ+ : personnes non-binaires, personnes réfugiées, etc.

Les médias, une aide pour les jeunes LGBTIQ+ ?

Les résultats montrent également que les reportages, articles et histoires dans les médias sur les questions LGBTIQ+ sont importants pour les jeunes LGBTIQ. Même si les sujets médiatiques leur parlent, ils ne semblent pas décisifs dans leur questionnement ou coming out, mais restent importants. En effet, pour 61 des jeunes, les médias ont aidé face à ces questions. L’importance de l’exemplarité du traitement médiatique est donc ici à souligner, de même que le besoin d’identification.

Réponses à la question : « Est-ce que les reportages ou les histoires présentés par les médias sur les personnes LGBTIQ+ te parlent ? »

  • 36 disent un peu
  • 31 disent pas mal
  • 20 disent beaucoup
  • 5 disent totalement
  • 5 disent pas du tout

Réponses à la question « Est-ce que les reportages ou histoires te permettent de t’y identifier ? »

  • 35 disent un peu
  • 29 disent pas mal
  • 14 disent beaucoup
  • 7 disent complètement
  • 8 disent pas du tout
  • 4 disent que la question ne s’applique pas (jeune non-LGBTIQ+ directement)

Réponses à la question « Est-ce que les médias au sens large t’ont aidé-e-x dans ton questionnement ou ton coming-out ? »

  • 37 disent un peu
  • 24 disent totalement
  • 29 disent pas du tout
  • 7 disent que la question ne s’applique pas

 

Quel est le profil des jeunes qui ont répondu au sondage ?

Âge

Identification liée à l’identité de genre

Identification liée à l’orientation sexuelle et/ou affective

Ce sondage a été fait dans le cadre du programme média de décadréE et plus spécifiquement pour son projet de sensibilisation des journalistes au traitement médiatique des thématiques LGBTIQ+, en collaboration avec la Fédération genevoise des associations LGBT.

Élection du Conseil d’État genevois

Élection du Conseil d’État genevois


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L’arbre qui cache la forêt

L’institut décadréE a suivi les élections ainsi que la visibilité dans les médias des candidates. Au premier tour, l’équipe de recherche avait analysé les enjeux de médiatisations des candidates par partis et les avait comparés aux résultats… provisoires.

Si les résultats des élections du Conseil d’État sont indéniablement une avancée pour l’égalité -quatre femmes élues sur sept sièges- grâce aussi à une couverture médiatique des candidates très satisfaisantes, il reste que les enjeux politiques de visibilité des figures des partis baissent le nombre de femmes siégeant au Grand Conseil. Explications d’un paradoxe.

Retours médiatiques des élections

En préambule, il faut rappeler que les enjeux d’égalité en politique sont systémiques et ne reposent pas seulement sur l’électorat, les partis ou les médias. Tous détiennent une part de responsabilité face à ces enjeux. Au lendemain des résultats, puis les jours suivant, de nombreux médias constatent que jamais auparavant le Conseil d’État n’avait été aussi féminin. Oui, c’est un fait et il faut en parler. Suite aux élections de 2022, cinq femmes siègent au Conseil d’État vaudois. Cette année, le genevois en accueille quatre. Toutefois, concernant le traitement médiatique des femmes élues, l’écueil principal à éviter est la sursignification de l’effet d’exceptionnalité qui peut rapidement glisser vers des procès en illégitimité (1). Rappelons qu’a Genève, cela fait 63 ans que les femmes ont le droit de vote et d’éligibilité. Seules onze ont été élues au Conseil d’État depuis lors.

De plus, de nombreux préjugés rappellent encore qu’elles n’ont pas leur place en politique. Parmi les préjugés véhiculés les plus flagrants, les commentaires sexistes sur les forums de discussion des médias et sur les réseaux sociaux en sont un bon exemple. En marge des actualités politiques suisses de ces derniers mois, on lit que les femmes sont des “ménagères” et devraient “rester à la cuisine” ou bien encore que “femme politique” n’est pas “un travail”. Ces propos sexistes bien trop souvent banalisés nuisent au débat et participent à la discrimination.

Prendre la parole dans les médias, s’exprimer sur les réseaux sociaux est une exposition qui comporte aussi des risques. Les femmes et les personnes minorisées sont particulièrement victimes de ces violences. Les conseils de décadréE

Une belle visibilité médiatique des candidates au Conseil d’État

Tandis qu’au premier tour, 35 % des candidat-es étaient des femmes, elles sont 42 % au second, soit cinq femmes parmi les douze candidat-es. Les médias ont œuvré en faveur de la représentation de la diversité, veillant à ce qu’elles soient visibles. Au premier tour, 43 % des portraits, interviews et capsules vidéos présentent une candidate. Au second, leur apparition bondit à 62,5 %. Au final, quatre des cinq candidates encore en lice sont élues. Mais comment la visibilité des candidates peut-elle alors faire reculer la présence des femmes en politique ?

Nombre de femmes candidates au Conseil d’État par étape

Sources : site web du Canton de Genève, pages du Grand Conseil de Genève et des résultats des élections

Taux de représentation des femmes dans les médias

Source : Étude décadréE 2023.

Le paradoxe

Rendre visible les candidates n’invisibilise pas les candidats. D’une part, les femmes sont sous-médiatisées car elle représentent 28 % des personnes mentionnées dans les médias suisses. D’une autre, elles sont également sous-représentées en politique, 32 % des sièges au Grand Conseil genevois de 2018 à 2023 sont occupés par des femmes. Or, 36 % de femmes sont élues en mars 2023. Mais il y a un mais. Malgré une médiatisation des femmes en grande progression lors de ces élections, la politique de visibilisation des candidates et des candidat par les partis a aussi un rôle à jouer.

Vous souvenez-vous des listes des candidat-es au Grand Conseil ? Les listes sont couronnées par les grandes figures des partis, certaines étaient, par exemple, également en lice pour le Conseil d’État. Et quand il s’agit de femmes, comme elles sont minoritaires (39 % de femmes figuraient sur les listes pour le Grand Conseil), les viennent-ensuite sont principalement des hommes. Le Grand Conseil de 2023 perd donc ces grandes figures féminines élues au Conseil d’Etat ou Conseil national, remplacées par des hommes à une exception près. Aussi, ne siégeront a priori pas au Grand Conseil 2023-2028 plus de 30 femmes, soit un résultat en dessous du dernier mandat.

Pour récolter ces résultats, décadréE a décortiqué l’ensemble des portraits et interviews des candidates et candidats au Conseil d’État des principaux médias régionaux soit Le Temps, Le Courrier, La Tribune de Genève et Léman Bleu. Au total, 78 contributions ont été retenues et un échantillon est analysé au niveau des représentations discursives, lexicales et des effets de cadrage. A lire bientôt.

Cette étude est possible grâce au soutien du Bureau de promotion de l’égalité et de prévention des violences du Canton de Genève.

Lire aussi Les élections au Grand Conseil genevois

EN SAVOIR PLUS

(1) Etude Mots-Clés pour SISTA X Mirova Forward sur le traitement médiatique des entrepreneuses et dirigeantes, mars 2022.

Pour aller plus loin sur le concept d’exceptionnalité

Lucie Monnat et Alice Randegger récompensées par le Prix du Journalisme contre la culture du viol

Lucie Monnat et Alice Randegger récompensées par le Prix du Journalisme contre la culture du viol


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Prix du journalisme contre la culture du viol
Communiqué de presse – Genève le 4 mai 2023

L’Institut de recherche et de formation décadréE a remis pour la deuxième fois les Prix du Journalisme contre la Culture du Viol le 4 mai à Lausanne, valorisant l’importance des médias dans la lutte contre les violences sexistes.

Chaque article portant sur les violences sexistes est l’occasion d’informer et de sensibiliser. Tel est le message porté par le Prix du Journalisme contre la Culture du Viol, remis le 4 mai à Lausanne par l’Institut de recherche et de formation décadréE. À cette occasion, Lucie Monnat et Alice Randegger ont été récompensées pour la qualité de leur production et leur potentiel de sensibilisation.

Dans la catégorie “Productions d’actualité”, l’article Tamédia de Lucie Monnat Karel est morte en voulant laisser la trace d’un « acte politique´´  a été récompensé par le jury pour l’originalité du sujet et de l’angle. Abordant la thématique du suicide forcé, l’article visibilise des violences psychologiques trop souvent passées sous silence en y intégrant une portée systémique et politique.

Dans la catégorie “Hors cadre”, le podcast Tamédia “Ondes de Choc” d’Alice Randegger a été récompensé pour la qualité de son contenu et de sa forme. Abordant le sujet des violences sexuelles sous l’angle de leur impact sur les proches, “Ondes de Choc” développe une approche originale tout en s’appuyant de manière minutieuse sur de nombreuses ressources.

Les deux productions ont été sélectionnées par un jury composé de Rose Lamy, essayiste, autrice de Défaire le discours sexiste dans les médias; Valérie Vuille, Directrice de décadréE; Sylvia Revello, journaliste au Temps, lauréate du prix 2020, Sandra Weber, cheffe de projet au Bureau de l’égalité entre les femmes et les hommes du canton de Vaud et Aymeric Dallinge, collaborateur spécialisé à l’Office cantonal de l’égalité et de la famille du canton du Valais.

La soirée s’est close par une table-ronde entre les deux lauréates, Valérie Vuille et Rose Lamy, portant sur les outils et les stratégies afin d’améliorer le traitement médiatique des violences sexistes.

Contact

Valérie Vuille, Directrice de décadréE, 076 567 03 23, valerie.vuille@decadree.com

Révolutionnez votre communication d’entreprise

Révolutionnez votre communication d’entreprise


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Votre entreprise est prête à l’écriture inclusive ? Vous voulez métamorphoser votre stratégie de communication ? Nous vous proposons désormais un accompagnement spécialisé et adapté à votre institution dans l’adoption de l’écriture inclusive.

Adopter l’écriture inclusive au sein de son entreprise n’est pas un projet anodin et contraint à sortir de sa zone de confort. Doutes, questions, préjugés… de nombreux facteurs peuvent rendre cette démarche complexe et nuire à la mise en place d’un tel projet. DécadréE, à l’écoute, offre désormais différents accompagnement bienveillants au plus proche de vos besoins.

Intéressé-e ? Contactez-nous désormais afin de découvrir nos offres : info@decadree.com

Le traitement médiatique des violences sexistes s’améliore

Le traitement médiatique des violences sexistes s’améliore


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Communiqué de presse – Genève, le 1er mai 2023

En passant d’une moyenne scolaire de 3, 5 à 3,75, la nouvelle recherche de décadréE, rendue publique le 1er mai 2023 montre que le traitement médiatique des violences sexistes en Suisse romande s’améliore. 

Une des recherches portées par décadréE sur l’égalité et les médias montre une amélioration dans le traitement médiatique des violences sexistes, la moyenne générale de 3,5 selon les chiffres de 2020 a augmenté de 0,25 points. Les résultats de l’étude de décadréE portant sur l’analyse de 1754 articles venant de 19 rédactions romandes montrent également que de nombreux problèmes persistent dans le traitement médiatique des violences sexistes.

Un article par jour, soit 18% des publications, continue de perpétuer des mythes et des informations biaisées sur les violences. De plus, un article toutes les deux semaines minimise et banalise les violences. Un chiffre correspondant aux nombres de féminicides en Suisse.

L’étude révèle également l’usage d’un vocabulaire inadapté minimisant les violences ou témoigne encore de l’absence d’éléments informatifs et sensibilisants, à hauteur de presque un article par jour. L’usage du terme féminicide, reste par exemple restreint. 43% des articles mentionnant un féminicide n’utilisent pas ce mot.

Ainsi, le travail de dialogue et de co-construction entamé par l’institut en 2019 commence à porter ses fruits. « Si un long chemin reste à parcourir, de nombreuses bonnes pratiques existent aujourd’hui à l’interne des rédactions, mais aussi dans les contenus, explique Valérie Vuille, directrice de l’Institut. Les changements d’habitude et de culture prennent du temps. Nous avons bon espoir de voir ces chiffres continuer à s’améliorer durant les prochaines années. »

Prix du journalisme contre la Culture du viol

Afin de visibiliser les bonnes pratiques, décadréE organise la deuxième édition du Prix du Journalisme contre la Culture du Viol. Remis lors d’une cérémonie le 4 mai à Lausanne, ce prix récompense les productions informant de manière adéquate sur les violences sexistes.

La cérémonie se déroulera le 4 mai à 19h à Lausanne, Tibits, en présence de l’essayiste Rose Lamy, membre du jury.

 

Lien vers le rapport 

Communiqué de presse du Réseau Convention Istanbul du 13 novembre 2018

Communiqué de presse du Réseau Convention Istanbul du 13 novembre 2018


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Convention d’Istanbul : Un nouveau réseau issu de la société civile demande des ressources suffisantes pour lutter contre la violence faite aux femmes* et aux filles*.

La Convention d’Istanbul sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique est en vigueur en Suisse depuis le mois d’avril. Plus de 40 ONG et institutions spécialisées, regroupées au sein du Réseau Convention Istanbul, exigent une application cohérente, non-discriminatoire et inclusive de ce traité international.

La violence à l’égard des femmes* et des filles* ainsi que la violence domestique sont courantes en Suisse : chaque jour, des femmes sont battues, insultées, violées, menacées et victimes de discrimination. La Suisse s’est depuis peu engagée à prendre des mesures globales contre ce phénomène. En avril 2018, elle a ratifié la Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique (Convention d’Istanbul).

La fin de la violence passe par l’égalité

La Convention d’Istanbul est un instrument fondamental pour la lutte contre la violence à l’égard des femmes* et des filles* en Suisse. Elle souligne le lien direct entre le manque d’égalité entre les sexes et la violence à l’égard des femmes* et des filles*, ce que salue le Réseau Convention Istanbul. Pour ce dernier, il est clair que sans une véritable égalité entre les sexes, il sera impossible de mettre fin à la violence de genre. L’inégalité des droits conduit à l’inégalité de traitement et à la violence et vice versa. Un autre point fort de la Convention est son approche holistique impliquant des obligations en termes de poursuite pénale, de politiques intégrées, ainsi qu’en matière de prévention, de surveillance et de protection des personnes touchées. Un autre avantage de la convention réside dans ses obligations claires et concrètes, comme par exemple la mise en place d’une permanence téléphonique 24 heures sur 24, suffisamment de places d’accueil pour les femmes* et les filles* victimes de violence ou encore un travail de prévention dans les écoles.

Soutien et protection pour toutes

Les membres du réseau exigent une mise en œuvre inclusive et non-discriminatoire de la Convention d’Istanbul en Suisse. Toutes les victimes de violence doivent avoir des droits égaux et un accès égal à la justice et aux structures de protection et de soutien. C’est loin d’être le cas aujourd’hui en Suisse. De nombreux services ne sont pas accessibles à toutes, les victimes de violences sexuelles ne bénéficient pas d’un soutien adéquat et les migrantes* risquent de perdre leur droit de séjour en cas de séparation pour cause de violence.

Une analyse approfondie en Suisse est nécessaire

Dans un premier temps, le réseau demande une analyse approfondie de la situation et des besoins de la Confédération et des cantons, avec la participation de tous les personnes concernées de l’Etat et de la société civile. Il est également nécessaire de recueillir régulièrement des données statistiques ciblées et de mener des recherches fondamentales sur les causes et les formes de violence. Enfin, un organe de suivi indépendant composé de représentant.e.s* gouvernementaux et non gouvernementaux est indispensable à la mise en œuvre de la convention. Le réseau souligne :  » Nous devons mettre en œuvre la Convention d’Istanbul – nous avons l’expertise et l’expérience. Nous travaillons dans ce domaine depuis des décennies et connaissons les défis auxquels sont confrontées les femmes* et les filles* violentées. » Pour que la Convention d’Istanbul soit pleinement mise en œuvre, un réseau de la société civile fort et étendu est nécessaire aux côtés des acteurs et actrices étatiques*.

Vaste réseau issu de la société civile

Le « Réseau Convention Istanbul » a été créé pour accompagner la mise en œuvre effective et politique de ces engagements. Le réseau se compose actuellement de plus de 40 organisations et organismes spécialisés et vise à apporter son expérience pratique de longue date et son expertise en matière de violence de genre. Le réseau a présenté ses premières revendications lors de la conférence du Bureau fédéral de l’égalité entre hommes et femmes (BFEG) sur la Convention d’Istanbul, à laquelle ont participé quelque 300 représentant.e.s* de la Confédération, des cantons, des communes et de la société civile.

Pour plus d’informations : www.istanbul-konvention.ch

Vidéo présentant les demandes du Réseau: https://www.youtube.com/watch?v=Huhl6wUHErY

 

Personnes à contacter pour plus d’informations :

– cfd – l’organisation féministe pour la paix, Christina Klausener, Tél. 031 300 50 50 67, christina.klausener@cfd-ch.org

– Organisation faîtière des maisons d’hébergement pour femmes en Suisse et au Liechtenstein, Susan Peter, dao@frauenhaus-schweiz.ch. Tél. 044 440 37 69

– FIZ Centre d’assistance aux migrantes et aux victimes de la traite des femmes, Rebecca Angelini, tél. 044 436 90 09, rebecca.angelini@fiz-info.ch

– Coordination des ONG post Bejing, +41 77 461 12 04, info@postbeijing.ch

– TERRE DES FEMMES Suisse, Simone Eggler, Tél. 077 433 83 62, s_eggler@terre-des-femmes.ch

Les élections au Grand Conseil genevois

Les élections au Grand Conseil genevois


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Quelle visibilité pour les candidates

Ça y est! Les élections du Grand Conseil genevois, c’était dimanche dernier. L’institut décadréE a suivi de près cet événement dans les médias.

Le travail des médias

Réaliser une représentations des candidat-es en prenant en compte toutes les diversités est un enjeux de taille. Concernant les candidats et candidates du Grand Conseil, l’institut de recherche a analysé deux médias locaux, la Tribune de Genève et Léman bleu. Au lendemain des élections, 84 portraits et interviews ont été sélectionnés. Au final, la représentation des femmes dans les médias s’élève à 40%. Un bon point quand on sait que 39 % de femmes figuraient sur les listes de candidatures.

Nombres de femmes élues au 2 avril 2023 par parti

Sources : Site web du canton de Genève

Les enjeux de médiatisation des partis

Toutefois, les partis et les candidat-es aussi ont des responsabilités. Le travail de communication est important : il ne suffit pas de proposer une liste paritaire. Visibiliser les candidates est tout aussi important. Aussi, l’institut décadréE s’est penché sur la différence entre le nombre de candidates par liste et leur représentation dans les médias. Un résultat est positif lorsque la représentation médiatique est égale ou supérieure au nombre de candidates inscrites sur la liste.

Par exemple, un parti qui présente une liste avec 50 % de femmes (40 femmes et 40 hommes) et dont le nombre d’apparitions médiatiques des candidates est de 60 % (6 interviews de femmes et 4 interviews d’hommes), obtiendra un score de +10 %.

Source pour le taux de femmes par liste : Tribune de Genève

Taux de représentation des femmes dans les médias par parti

Source : Étude décadréE 2023.

Ces résultats dépendent également du nombre de candidates, nous précisons ainsi les partis dont la représentation médiatique des candidates est supérieure à 50 % : les Vert-e-s, le PLR et le Centre avec 57 % de candidates et les Socialistes, avec 71 %.

Par ailleurs, rendre visible les candidates n’invisibilise pas les candidats. En effet :

  1. 28 % des personnes mentionnées dans les médias sont des femmes.
  2. 32 % de sièges au Grand Conseil de 2018 à 2023 sont occupés par des femmes.

Nous dévoilerons de prochaines analyses après le 2e tour des élections du Conseil d’État le 30 avril.

Cette étude est possible grâce au soutien du Bureau de promotion de l’égalité et de prévention des violences du Canton de Genève.

Lire aussi Les élections au Conseil d’Etat genevois

Assemblée générale 2023

Assemblée générale 2023


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L’Assemblée générale de l’association décadréE se tiendra le 25 avril 2023 à 18h30, en ligne.

Nous aurons l’occasion de vous présenter les perspectives et stratégie 2023 de décadréE ainsi que les activités passées de l’institut et du Lab. Retrouvez également nos actions principales de 2022 qui ont rayonnés en Suisse romande.

Pour toute personne intéressée à participer, nous vous invitons à nous écrire. C’est avec plaisir que nous vous accueillons.

Pour plus d’info : aurelie.hofer@decadree.com

Téléchargez notre Rapport d’activités 2022

L’institut décadréE hors les murs

L’institut décadréE hors les murs


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Colloque international du 4 et 5 avril

Médias et violences sexistes et sexuelles: informer, dénoncer, sensibiliser

Ce 4 avril, décadréE prend part au colloque international en participant à la session sur « la formation et les pratiques journalistiques » en compagnie d’autres chercheurs et chercheuses. L’intervention de Valérie Vuille, directrice et responsable des questions de violences sexistes, présente non seulement le travail de recherche de l’institut mais également les pistes d’actions concrètes basés sur la dialogue, la formation et la sensibilisation des journalistes.

Cette participation contribue également à enrichir l’institut de recherche décadréE des avancées dans le domaine et à internationaliser son réseau.

Quelques informations sur le colloque
Depuis une vingtaine d’années, de nombreuses disciplines se sont saisies de la question de ces violences mais elles n’ont été que peu appréhendées par les chercheuses et les chercheurs au prisme de leur médiatisation. Ce colloque international rassemble une cinquantaine d’intervenant-es de différents horizons disciplinaires et géographiques autour de cinq thématiques : 1) les conditions de production des contenus médiatiques, 2) les représentations médiatiques des VSS, 3) la circulation médiatique des témoignages, 4) les dispositifs et discours de prévention et de sensibilisation, 5) les émotions et l’engagement dans le travail de recherche.

Plus d’info

Décryptage tuerie Yverdon

Décryptage tuerie Yverdon


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Le 9 mars 2023, au lendemain de de la journée internationale de lutte pour les droits des femmes, un homme tuait son épouse et ses 3 filles avant de brûler leur maison et de se suicider. C’est l’hypothèse actuellement privilégiée par la police. Au-delà des faits, que peut-on aujourd’hui dire sur le traitement médiatique de cette affaire? Retour sur les principaux éléments.

Le choix des mots

Le jour suivant l’émotion est vive. L’incendie et “ses victimes” sont relayées dans plusieurs médias. À ce moment-ci de l’affaire, on ne peut encore rien dire sur l’origine de l’incendie. Auteur présumé et victimes sont ainsi considérés à égal. C’est suite au communiqué de presse de la police du 11 mars que les choses basculent. La police mentionne l’hypothèse d’un “drame familial”. Plusieurs blessures par balle ont en effet été identifiées sur les victimes. Une arme à feu a quant à elle été retrouvée à proximité du père.

 

Alors que l’hypothèse d’un féminicide et d’infanticides se dessine, les mots utilisés continuent à représenter de manière égale les victimes et leur agresseur. Les termes “drame familial” ou “tragédie familiale” (Tribune de Genève), retrouvés dans plusieurs médias, invisibilisent l’acte de violence en le théâtralisant. Il réduit également ces violences au caractère systémique en les enfermant dans l’espace privé, “la famille”. Les faits seraient un “drame” tombant tragiquement sur une famille, sans signes avant-coureurs. Or les violences sexistes au sein du couple sont, sauf de rares exceptions, l’objet d’un cycle et d’une escalade de la violence. L’emprise, les violences psychologiques, physiques et sexuelles sont autant de signes qui peuvent annoncer un féminicide. Il ne s’agit donc pas d’un drame, mais bien d’un manque de prévention. Pire dans certains cas, c’est « le drame » lui-même qui est présenté comme acteur de violences “ Le drame qui a brisé la famille” (L’Illustré)

Parler de “drame familial” invisibilise les violences systémiques et les enferme dans l’espace privé

D’autres manières de faire sont pourtant possibles . Certains médias s’engagent et utilisent les termes “féminicides” et “infanticides”, d’autres éliminent le terme “drame” pour visibiliser la violence au sein de la famille : “tuerie familiale” ou “crime familial” apparaissent. Si ces termes diminuent la portée systémique des violences et tendent à les réduire à nouveau à l’espace privé, ils ont le mérite de remettre les violences au centre. Les termes “violences domestiques” pourraient également être sollicités à juste titre pour les mêmes raisons. Il est en effet primordial de ne pas minimiser les faits tout en prenant en compte l’avancée de l’enquête.

Le sens à tout prix

Petit à petit, l’enquête des journalistes remplace dans les médias celle de la police. On investigue, on interroge et on découvre des éléments complémentaires, mais surtout on tente de trouver du sens. On peut ainsi lire des titres comme “Incendie à Yverdon: Mais comment peut-on tuer ses propres enfants?” (Watson) ou encore “Avec en toile de fond une question: comment ce père a-t-il pu commettre de tels actes?” (Blick)

Interroger des témoins et relayer leur préoccupations permet de visibiliser les questionnements et réflexions que chacun-e peut avoir face à des situations aussi violentes et choquantes que celle-ci. Cependant cela fait aussi parfois ressortir des poncifs néfastes à la prévention de ces événements, comme cet article du Matin titré “Tuerie d’Yverdon : «Ces assassins n’ont pas le courage de se suicider seuls»”. Cette citation reprise en titre provient d’une personne venue sur les lieux pour se recueillir et rendre hommage aux victimes, elle fait donc cette déclaration dans un moment intense sur plan émotionnel. Elle exprime de la colère (légitime !) envers les auteurs de violence, mais ce faisant elle associe au geste suicidaire une connotation positive (le courage).

Véhiculer de tels jugements de valeur est néfaste car ils valorisent le suicide en lui associant un aspect positif et enviable, ce qui risque d’inciter d’autres personnes à passer à l’acte. C’est face à de telles informations que le travail de journaliste prend toute son importance : son rôle est-il simplement de faire passer l’information d’un « émetteur » à un « récepteur », ou a-t-il pour responsabilité de filtrer et recontextualiser ces propos ? Pour mieux comprendre ces situations, il est essentiel de mettre les faits en perspective avec la vision des expert-es

On peut interroger le caractère intrusif de ces enquêtes sur les réseaux sociaux et la pertinence des interviews aux passant-es. Elle permettent cependant sans le confirmer (seule la justice le fera) d’approfondir la piste du féminicide et infanticide. En effet, on sait que la période de la séparation est une période à hauts risques pour les victimes de violence. Dans certains anciens posts de l’épouse relayés dans les médias, elle parle de “contrôle” et de “subir des comportements”, des éléments qui montrent le caractère cyclique et systémique des violences. Pour permettre une bonne compréhension du phénomène, il est toutefois essentiel de mettre ces éléments en perspective avec la vision des expert-es du sujet.

Expliquer mais ne pas justifier

Ainsi petit à petit, l’idée d’une violence non pas ponctuelle mais répétée et systémique peut faire son chemin. Toutefois ces pistes d’explication sont utilisées pour excuser l’auteur ou justifier son crime. Il est déresponsabilisé car “désespéré”, “acculé”. On trouve alors d’autres coupables comme la séparation : “une séparation difficile pourrait être à l’origine de ce drame” (L’Illustré).

Or si les violences peuvent s’analyser et que des facteurs de risque et de protection peuvent être identifiés, aucun élément ne peut excuser les auteurs de violence. Sans juger les personnes, on peut ainsi juger et condamner les actes.

Chaque article portant sur les faits de violences sexistes ou de suicide peut être l’occasion de sensibiliser et d’informer. Expliquer les schémas récurrents des violences ou visibiliser les ressources d’aide sont autant d’outils à disposition. Il est ainsi conseillé de mettre des ressources d’aide portant à la fois sur le suicide et sur les violences sexistes. DécadréE et Stop Suicide ont pour cela élaboré un encadré spécifique:

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