Les hommes et les femmes ne sont pas représentées de la même manière par les médias. La faute à qui ?
Et bien, les responsabilités sont partagées. Certes, la presse entretient des biais de genre en reproduisant le sexisme. Mais les femmes font également face à des freins plus nombreux lors de prise de parole, car on leur apprend, par exemple, dès l’enfance à attendre leur tour avant de prendre la parole. Bref, tout un système : des freins individuels, collectifs et systémiques.
L’institut décadréE développe en 2020 des recommandations pour les journalistes sur les représentations des politiques. Parallèlement, des conseils pour les femmes médiatisées et responsables de la communication sont publiés.
A l’approche des élections du canton de Genève mais également de celles de la Confédération, décadréE renforce ses actions de sensibilisation pour des représentations des politiques sans biais de genre !
La prise de parole en public
La prise de parole en public et à la presse demande de se sentir légitime et de s’entraîner. Le syndrome de l’imposture est par ailleurs souvent un frein considérable : 7 personnes sur 10 vivent au moins une fois dans leur vie ce phénomène et les femmes sont bien souvent plus concernées.
- Participez à des média training
- Lors des interviews, n’hésitez pas à refuser de répondre à des questions hors sujet
- Inscrivez-vous aux listes d’expertes

Des questions orientées par le genre ?
Les questions et la manière d’aborder les personnes changent selon le groupe et le genre. En 2020, décadréE analyse les portraits des politiciennes et des politiciens et constate que la mention du statut familial apparaît 8 fois sur 10 pour les portraits de femmes et seulement 3 fois sur 10 pour ceux des hommes.
Les femmes sont souvent questionnées sur des sujets prétendument féminins et le cœur de métier est bien moins abordé. La conciliation des vies, les soucis d’habillement ou la vie affective sont des sujets spontanément abordés par les journalistes, rarement par les femmes interviewées. Ces questions sont exceptionnelles voire absentes des interviews avec des hommes.
- Posez un cadre strict, voire refusez de répondre aux questions portant sur la vie privée
- Réagissez lors d’articles problématiques
- Prêtez attention à vos propres biais

Les poses photographiques
Comment nous illustrons-nous ? Sans nous en rendre compte, reflétons-nous les normes attendues de la féminité ou cassons-nous les codes ? Le regard de côté, la bouche ouverte, les mains délicatement posées sont autant de signes renvoyant à la douceur et à la féminité.
Une belle photo, c’est bien évidemment flatteur mais qu’est ce que cela raconte aux yeux du public ? Ou plutôt, qu’est-ce que cela ne raconte pas. Les photographies contribuent à refléter des normes et reproduisent des clichés. Le 6e projet mondial de monitoring des médias rappelle qu’en 2020 les femmes sont encore largement objectifiées dans les médias et que « les images les représentant ne sont incluses que pour attirer l’attention des lecteurs ».
- Regardez droit vers l’objectif
- Prenez une pose assurée représentative de vos responsabilités ou de vos idées
- N’hésitez pas à refuser des poses que vous jugez inappropriées

Risques d’une exposition médiatique
Prendre la parole dans les médias, s’exprimer sur les réseaux sociaux est une exposition qui comporte aussi des risques. En effet, certaines personnes subissent des campagnes de haine, reçoivent des messages toxiques voire des menaces, parce qu’elles prennent la parole et exposent leurs opinions ou leurs idées. Les femmes et les personnes minorisées sont particulièrement victimes de ces violences.
Si vous êtes victime de discours de haine
- Parlez-en et trouvez du soutien
- Ne lisez pas les commentaires
- Prenez des captures d’écrans des messages haineux en archive
Si vous vous alliez contre le discours de haine
- Dénoncez les commentaires sexistes et haineux à la modération
- Contrez les discours de haines en écrivant des commentaires positifs
Pour en savoir plus : Stop Hate Speech

POUR ALLER PLUS LOIN
Études décadréE, Genre et politique, représentation dans les médias, mars 2020
Recherche-action décadréE, Genre et publicité en Ville de Genève, 2020
Projet Stop Hate Speech
Plateforme des expertes suisses She Knows.ch
GMMP, 6e Projet mondial de monitorage des médias, 2020
Etude Mots-Clés pour SISTA et Mirova Forward, mars 2022
Centre LAVI, centre genevois de consultations pour victimes d’infractions