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Décryptage – La diffusion médiatique de la décision de la Cour suprême britannique sur le genre

Décryptage – La diffusion médiatique de la décision de la Cour suprême britannique sur le genre


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Décryptage

Suite au relai dans les médias suisses romands de la décision de la Cour suprême britannique sur le genre et sa définition, nous proposons un décryptage pour voir comment les journalistes traitent de cette actualité.

Tout d’abord, nous proposons des définitions des termes utilisés.

Sexe

Le sexe fait référence aux caractéristiques biologiques (gonades, organes génitaux, chromosomes, hormones) qui peuvent être différentes selon les personnes et qui sont traditionnellement regroupées et classées selon deux catégories mâle ou femelle, alors qu’il y a davantage de diversité et de variations que ces deux groupes distincts (cf. les personnes intersexuées).

Genre

Le genre se réfère aux différences socialement construites entre le féminin et le masculin. Elles sont acquises et dépendantes d’une société donnée, dans un temps donné. Lors de la naissance, et selon les caractéristiques sexuelles visibles, chaque enfant sera rangé dans une catégorie, à savoir mâle ou femelle. Selon cette assignation, le genre de la personne sera supposé : femelle → fille/femme ou mâle → garçon/homme. Du genre découle ensuite des normes et attentes sociales distinctes, ce sont les rôles de genre.

Transgenre/trans*/trans : personne qui ne se reconnaît pas, ou pas totalement, dans le genre assigné à la naissance. Ce terme regroupe un grand nombre de réalités, dont :

  • Femme trans* : une femme qui a été assignée au genre masculin à la naissance mais dont le genre est féminin. On parle d’elle au féminin.
  • Homme trans* : un homme qui a été assigné au genre féminin à la naissance mais dont le genre est masculin. On parle de lui au masculin.
  • Personne non-binaire : les personnes non-binaires ne sont ni exclusivement homme, ni exclusivement femme, mais peuvent être entre les deux, un genre au delà du féminin et du masculin, un « mélange » de genres ou aucun genre.

Une personne dont le genre est en adéquation totalement avec le genre assigné à la naissance est une personne cisgenre.

Contexte

En avril 2025, la Cour suprême britannique décide de la primauté du sexe biologique sur le genre dans les espaces non-mixtes. Bien que les répercussions dans les faits ne soient pas encore toutes connues, les premières conclusions montrent que les personnes trans* ne pourront plus utiliser les toilettes de leur genre (cela signifie qu’une femme trans ne pourra plus utiliser les toilettes des femmes), ni les vestiaires, ni les centres d’accueil pour victimes de violences domestiques par exemple.

Avant même la décision rendue, le fait que la Cour suprême britannique allait se pencher sur cette question était présent dans les médias. Cette affaire est médiatisée pour sa portée, son sujet qui fait régulièrement l’actualité (la transidentité), mais également car l’autrice internationalement connue JK Rowling soutient financièrement “For Women Scotland”, un collectif a l’origine du mouvement qui a demandé à la Cour suprême britannique de rendre une décision sur cette question.

Ainsi, la décision de la Cour suprême dit que l’égalité est liée au sexe biologique et non pas au genre. Les médias reprennent ces termes là. Nous proposons de discuter de l’éventuelle confusion que cela peut amener pour le lectorat.

Médiatisation et analyse

La médiatisation en Suisse romande connaît deux moments : le jour de la décision de la cour suprême britannique (et les suivants) où la décision est actée et transmise ; puis à chaque décision de fédération ou institution qui modifie son réglement pour y inclure la décision.

Dans le premier moment, les précédentes décisions juridiques qui ont mené à ce moment sont explicitées (par exemple en Ecosse), le soutien de JK Rowling est cité et la décision est mise en avant majoritairement à travers le discours rapporté direct des juges et des membres de “For Woman Scotland”. Le discours rapport direct confère une importance aux propos. Les personnes et associations trans ont peu la parole, ou avec un discours rapporté indirect.

Dans le deuxième moment, après la décision, et qui continuera encore ces prochaines semaines en fonction des modifications réglementaires (d’associations de sport, d’université, etc.), l’accent est plus mis sur les conséquences. Plus régulièrement des personnes trans et des associations spécialisées s’expriment. Cela est important pour se rendre compte de l’impact réel et quotidien sur des personnes.

Dans plusieurs articles, il y a également des paroles de personnalités politiques ou d’organisations dont les valeurs sont proches de “For Woman Scotland” qui sont rapportées directement. Dans le cadre du discours rapporté direct des organisations, cela amène de la confusion à la lecture, car elles utilisent le terme “hommes” pour désigner les femmes trans. Il n’est donc plus clair de qui il est question.

Les médias n’accompagnent pas ces termes avec des explications, ce qui peut perdre le lectorat en plus de lui donner des informations incorrectes.

Avec les personnalités politiques, il est parfois précisé “hommes biologiques” après le terme “femmes trans”, ce qui est également inadéquat. Ce que ce terme recouvre n’est pas clair, car chaque être humain est biologique et la définition du sexe dépend de plusieurs caractéristiques biologiques (organes génitaux, chromosomes, hormones, etc).

Il sera plus adéquat de parler des définitions qui parlent de genre (ressenti) et de sexe/genre assigné à la naissance et de potentielles divergences entre les deux.

Enfin, les absences notables dans les médias sont les hommes trans et les personnes non-binaires (un seul article les mentionne), alors que la décision de la Cour suprême britannique semble également les inclure.

Sélection d’articles analysés pour ce décryptage :

  • 2025.08.12, Julie Zaugg, La Liberté (repris le 2025.08.13 par Le Courrier), “Un arrêt de la Cour suprême limite les droits des femmes transgenres” : https://www.laliberte.ch/articles/monde/un-arret-de-la-cour-supreme-limite-les-droits-des-hommes-devenus-femmes-1174858
  • 2025.06.06, Tristan de Bourbon, Tamedia (24Heures / Tribune de Genève), “En Angleterre, le football est devenu le terrain du débat sur les transgenres” : https://www.24heures.ch/angleterre-le-football-terrain-du-debat-sur-les-transgenres-401964292564
  • 2025.05.04, Camille Paix, Le Courrier, “Femmes trans, et maintenant?” : https://lecourrier.ch/2025/05/04/femmes-trans-et-maintenant/
  • 2025.05.01, AFP, blick.ch, “Les femmes transgenres interdites de compétitions féminines en Angleterre” : https://www.blick.ch/fr/sport/definition-de-la-femme-les-femmes-transgenres-interdites-de-competitions-feminines-en-angleterre-id20829085.html
  • 2025.04.30, Ruben Steiger, lematin.ch, “L’Écosse exclut les femmes transgenres des compétitions féminines” : https://www.lematin.ch/story/football-l-ecosse-exclut-les-femmes-transgenres-des-competitions-feminines-103334238
  • 2025.04.27, AFP, lematin.ch, “Nouvelles directives après la décision sur la transidentité” : https://www.lematin.ch/story/royaume-uni-nouvelles-directives-apres-la-decision-sur-la-transidentite-103332490
  • 2025.04.16, ats/svp, watson, “Le Royaume-Uni a pris sa décision sur la définition légale d’une femme” : https://www.watson.ch/fr/international/transgenre/491165039-la-definition-legale-d-une-femme-repose-sur-le-sexe-biologique
  • 2025.04.16, juma avec afp, RTS, “Pour la Cour suprême britannique, la définition d’une femme repose sur le sexe biologique, non le genre” : https://www.rts.ch/info/monde/2025/article/cour-supreme-britannique-femme-definie-par-sexe-biologique-pas-le-genre-28856476.html
  • 2024.04.09, Andrés Allemand Smaller, Tamedia (24Heures / Tribune de Genève), “La première juge transgenre défie les féministes à la J. K. Rowling” : https://www.24heures.ch/royaume-uni-la-1ere-juge-transgenre-defie-des-feministes-378835834692

DécadréE travaille sur le traitement médiatique des thématiques LGBTIQ+ depuis fin 2020 et fait une veille de 19 médias romands. Nous avons pris des exemples parlant, sans volonté de pointer une rédaction (ou des journalistes) plus qu’une autre. Nous souhaitons montrer les améliorations possibles sur ces questions et nous proposons des outils concrets pour aider les journalistes. Nous proposons par exemple un lexique et un livret de recommandations sur les questions LGBTIQ+.

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Le travail de veille médiatique des thématiques LGBTIQ+ de décadréE est soutenu par le Canton du Valais, la ville de Genève et le LGBTI Youth Fund.

Décryptage – Le traitement médiatique des pratiques dites “de conversion”

Décryptage – Le traitement médiatique des pratiques dites “de conversion”


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Décryptage

L’expression “thérapies de conversion” vient des Etats-Unis d’Amérique dans les années 1950 et fait référence à de multiples pratiques non-scientifiques, censées modifier l’orientation sexuelle/affective ou l’identité de genre des personnes LGBTIQ+, selon les personnes qui les proposent.

 

Le sujet des pratiques dites “de conversion” est plus présent dans les médias suisses depuis quelques mois. Cela est lié à l’actualité politique, avec des interdictions dans certains cantons romands et des discussions à l’échelle nationale, mais également dans d’autres pays européens. Nous proposons un décryptage de ce sujet médiatique dans les médias romands.

La moyenne des 47 sujets médiatiques (article de presse, TV, radio) recensés dans 19 médias romands, entre le 7 février 2024 et le 26 mai 2025, parlant spécifiquement des pratiques dites “de conversion”, est de 0,18. Cela signifie que le traitement médiatique est globalement adéquat.

Néanmoins, nous relevons quelques écueils qui limitent la compréhension des pratiques dites “de conversion” (aussi appelées mesures ou thérapies de conversion) pour le grand public.

Les médias ont tendance à mettre en avant surtout l’orientation sexuelle et affective dans les cas de pratiques dites “de conversion”, négligeant l’identité de genre qui est pourtant également incluse dans les (projets de) lois en Suisse romande. Il est ainsi souvent question de “pratiques visant à modifier l’orientation sexuelle” ou de “délivrer les homos”. Cela est également le cas pour les personnes concernées qui témoignent dans les médias, la plupart ont subi des pratiques visent à modifier leur orientation sexuelle et affective. Pourtant, le Panel Suisse LGBTIQ+ de 2023 met en avant que 15,5% des personnes non-cisgenres et 9,5% des personnes non-hétérosexuelles ont subi des pratiques visant à modifier leur identité de genre ou leur orientation sexuelles et affective.

D’ailleurs, même si certains témoignages existent, il y en a uniquement 4 dans les 47 sujets médiatiques analysés. Ainsi, en majorité, il manque la parole des personnes concernées dans les médias ce qui permet moins de se rendre compte de la réalité suisse. Il n’y a en outre pas beaucoup plus de personnes expertes dans les médias (6 mentions sur 47), ces dernières étant principalement en lien avec les communiqués de presse des associations nationales.

De plus, lorsque des exemples sont donnés, ils sont centrés pratiquement uniquement sur les milieux religieux. Bien que plusieurs cas et études aient montré qu’il existait des pratiques dites “de conversion” en lien avec la spiritualité, des exemples sont aussi ressortis dans le monde médical. D’ailleurs, la loi valaisanne qui interdit ces pratiques est insérée dans un loi sur la santé. Il convient de les rendre visible car la réalité suisse n’est pas celle des films hollywoodiens et les pratiques dites “de conversion” peuvent être plus subtiles mais toujours interdites.

Ainsi, bien que le sujet soit traité de manière adéquate dans les médias romands, il est important de faire attention à bien mettre en avant l’entier des victimes des pratiques dites “de conversion” et à montrer leur pluralité, car elles sont interdites presque partout en Suisse romande.

Sélection d’articles analysés pour ce décryptage :

Situations en juin 2025 dans les différents cantons romands : Berne, Neuchâtel,Valais, Vaud : interdiction Genève, Fribourg, Jura : projets de loi en vue d'une interdiction

DécadréE travaille sur le traitement médiatique des thématiques LGBTIQ+ depuis fin 2020 et fait une veille de 19 médias romands. Nous avons pris des exemples parlant, sans volonté de pointer une rédaction (ou des journalistes) plus qu’une autre. Nous souhaitons montrer les améliorations possibles sur ces questions et nous proposons des outils concrets pour aider les journalistes. Nous proposons par exemple un lexique et un livret de recommandations sur les questions LGBTIQ+.

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Recommandations – traitement médiatique de la Marche des fiertés

Recommandations – traitement médiatique de la Marche des fiertés


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Recommandations

A l’approche de la Pride romande du 7 juin 2025 à Genève, l’institut décadréE propose une série de recommandations sur le traitement médiatique des Marches des fiertés, en collaboration avec la Fédération genevoise des associations LGBT.

La Marche des fiertés est un événement annuel, sujet marronier qui rend compliqué son traitement médiatique par les journalistes, au-delà de la simple information factuelle (date/lieu). Nous proposons ici quelques recommandations et en profitons pour rappeler que les structures qui organisent les Marches des fiertés sont composées uniquement de bénévoles.

1. Parler de la Pride, grâce à l'itinérance géographique ou à un angle particulier

En Suisse romande, une Pride a lieu chaque année dans une ville différente (depuis 2021, une année sur deux elle a lieu à Genève). Cette itinérance géographique permet de contrer l’aspect marronier car chaque canton a ses propres lois et enjeux sur les thématiques LGBTIQ+. Il est également l’occasion de se concentrer sur le vécu des personnes LGBTIQ+ de la région en particulier et sur les enjeux, notamment juridiques, propres à chaque canton. Ainsi, la prévention de l’homophobie et de la transphobie en milieu scolaire est différente selon les cantons, chacun ayant le pouvoir sur la gestion de l’école.

De plus, des revendications sont toujours proposées par les organisations. Il est possible d’en choisir une seule et de la creuser, de profiter de la Pride pour voir où en est un sujet LGBTIQ+ désormais ou encore pour s’intéresser aux parcours des bénévoles qui l’organisent.

2. Trouver un bon équilibre entre l’aspect politique/revendicateur et l’aspect festif

Les Prides sont des événements politiques, qui comportent des revendications pour l’égalité. C’est également un moment de visibilité et de joie dans l’espace public pour les personnes LGBTIQ+ et alliées. L’aspect festif des Marches des Fiertés peut permettre de rendre visible l’événement auprès du grand public mais il est important de ne pas occulter les revendications pour montrer que cet événement reste nécessaire aujourd’hui. Cela est également important lors du choix des images, choix qui a un impact sur le grand public avec notamment, pour Genève, une confusion entre la Pride et la Lake Parade. En outre, les personnes LGBTIQ+ n’ont pas toutes le même vécu au sein des « lettres », et particulièrement en termes de droits. Il est intéressant de mettre en lumière des revendications qui ne portent pas que sur les personnes gays ou lesbiennes.

3. Rappeler l’ancrage historique

Les Prides ont lieu en Suisse depuis des dizaines d’années, il est intéressant d’ancrer cet événement dans la durée en montrant les avancées en termes de droits mais aussi ce qu’il reste à mettre en place pour l’égalité. Au-delà de l’événement en soi, c’est une actualité pour parler des thématiques LGBTIQ+. Rappeler l’ancrage historique des Prides, c’est également revenir sur leurs origines, soit un mouvement réactionnaire face à la violence policière, à New York, contre les personnes trans*, les drag queens et la communauté LGBTIQ+.

4. Utiliser les bons mots

Aujourd’hui le terme “Gay Pride” n’est plus utilisé par les organisations de Suisse romande. Il est question uniquement de “Pride” et/ou “Marche des fiertés”. Le terme “Gay Pride” est réducteur et ne permet pas de mettre en avant la diversité des vécus de l’acronyme LGBTIQ+.

Il est aussi important de qualifier correctement les personnes et les différentes réalités que vous aller retrouver sur le terrain ou dans vos sujets. N’hésitez pas à vous renseigner en amont sur le vocabulaire ou les écueils à éviter, par exemple auprès de l’organisation (Geneva Pride pour 2025), de la Fédération romande des associations LGBTIQ+, des faîtières (LOS, TGNS, Pink Cross) ou dans notre lexique ou livret de recommandations.

Nous avons également mis en place des recommandations pour les structures organisatrices, en vue de faciliter les liens avec les médias.

Toutes ces recommandations ont été élaborées et relues avec des membres d’organisation de la Pride romande ainsi qu’une journalistes.

DécadréE recommande de ne pas nominaliser et d’utiliser le terme « personnes » avant les adjectifs trans*/non-binaires/intersexes par exemple. Demandez aux personnes concernées comment il faut les genrer et respectez leurs limites, comme par exemple l’anonymat.

Bastions de l’égalité – 14 juin 2025

Bastions de l’égalité – 14 juin 2025


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Bastions de l’égalité

Le samedi 14 juin, décadréE participe aux Bastions de l’égalité ! Rendez-vous au parc des Bastions à Genève dès 10h.

Nous proposons deux activités et n’hésitez pas à venir nous faire coucou aussi pour discuter et en savoir plus sur nos activités.

De 10h à 13h : Venez jouer à un memory revisité pour discuter des représentations féminines et masculines. Jeu pour tous les âges !
De 10h30 à 13h30 : Projection « Dans les yeux d’Emilie »- Découvrez la web-série du Lab : 5 épisodes de mise en valeur d’archives féministes créés par un groupe de jeunes !

Les Bastions de l’égalité 2025 est un projet co-organisé par le Réseau Femmes* et la Fondation pour l’égalité de genre.

Récits LGBTQIA+ : l’enjeu des représentations médiatiques

Récits LGBTQIA+ : l’enjeu des représentations médiatiques


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Rejoignez-nous le samedi 15 mars à 15h30 au FIFDH pour une discussion captivante sur les représentations médiatiques des récits LGBTQIA+!

En collaboration avec la Fédération genevoise des associations LGBT, décadréE vous invite à explorer comment les médias influencent les perceptions et les normes, en particulier chez les jeunes.

Une discussion avec :

  • Léon Salin : Activiste trans et créateur de « Transmance ».

  • Carolina Gonzalez : Activiste et vidéaste, créatrice de « La Carologie ».

  • Christine Gonzalez : Journaliste RTS et créatrice de « Voyage au Gouinistan ».

Ne manquez pas cette occasion unique de participer à une conversation sur l’impact des médias romands sur les représentations LGBTQIA+.

La discussion sera suivie d’un apéritif pour enrichir les échanges.

Pour plus d’informations, visitez le site du Festival du film et forum international sur les droits humains.

Samedi 15 mars
15h30-16h30 + apéro Entrée libre Dans le cadre du FIFDH Au Café du Festival, dans l'Espace Pitoëff (Rue de Carouge 52, 1205 Genève)

Cet événement, qui s’inscrit dans le projet de sensibilisation des médias aux thématiques LGBTIQ+, est soutenu par le LGBTI Youth Fund.

Décryptage – Transidentités et intersexuation : éviter la confusion

Décryptage – Transidentités et intersexuation : éviter la confusion


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Décryptage

Durant notre veille médiatique sur les thématiques LGBTIQ+, nous avons remarqué que plusieurs médias mélangeaient les questions trans*/non-binaires et intersexes, sans distinction claire. Une des explications est la reprise des discours politiques, qui lors des échanges sur une modification de la loi pour permettre l’ajout d’un “troisième sexe[1]” administratif et juridique, parlaient souvent des personnes trans* et intersexes comme un tout. Néanmoins, les enjeux de ces deux thématiques diffèrent, il est donc important de savoir les différencier pour ne pas transmettre des informations inadéquates au lectorat et à l’audimat.

[1] Nous reprenons le terme administratif, politique et juridique utilisé, bien qu’il soit question de genre.

 

Les définitions

Les personnes intersexuées sont des personnes dont le corps possède des caractéristiques liées au sexe biologique (organes génitaux, chromosomes, hormones, etc.) ne correspondant pas ou qu’en partie aux catégories biologiques binaires définies pour distinguer les sexes/corps dits « femelles » et « mâles ».

Une personne dont les caractéristiques liées au sexe biologique correspondent au schéma binaire mâle/femelle est une personne dyadique

Les questions d’intersexuation sont ainsi liées plus directement au sexe.

Tandis que les personnes trans* sont des personnes qui ne se reconnaissent pas, ou pas totalement, dans le genre assigné à la naissance. Ce terme regroupe un grand nombre de réalités. Il est néanmoins important de noter que toute personne a une identité de genre. Voici quelques exemples :

  • Femme trans* : une femme qui a été assignée au genre masculin à la naissance mais dont le genre est féminin. On parle d’elle au féminin.
  • Homme trans* : un homme qui a été assigné au genre féminin à la naissance mais dont le genre est masculin. On parle de lui au masculin.
  • Personne non-binaire : les personnes non-binaires ne sont ni exclusivement homme, ni exclusivement femme, mais peuvent être entre les deux, un genre au delà du féminin et du masculin, un « mélange » de genres ou aucun genre. Les non-binarités regroupent un grand nombre d’identités.
  • Personne cisgenre : personne dont le genre ressenti et le genre assigné à la naissance correspondent totalement.

Les questions de transidentités sont donc liées au genre et plus précisément à l’identité de genre.

 

Les journalistes et l’intersexuation

Nos différentes recherches ont montré que les questions d’intersexuation sont très peu présentes dans les médias. Durant la recherche exploratoire, sur 145 articles analysés, 2 parlaient de l’intersexuation. Entre juillet 2021 et novembre 2022, sur 2’941 sujets médiatiques, 8 étaient consacrés aux questions intersexes, mais 23 traitaient de l’intersexuation et des transidentités, en lien avec des débats politiques.

Cette invisibilité participe à la méconnaissance globale sur ce sujet. Pourtant, près de 2% de la population serait intersexe. Les journalistes interrogé-es ont également dit avoir peu de connaissances sur ces questions, comparé à d’autres thématiques LGBTIQ+.

 

La confusion entre transidentités et intersexuation dans les médias

Un point que nous retrouvons régulièrement dans les médias est une confusion au niveau des définitions. Il y en a rarement mais lorsque c’est le cas, elles sont souvent incomplètes ou inadéquates sur les questions trans* et intersexes, ce qui ne permet pas de distinguer les deux thématiques.

Il y a également une réduction des enjeux autour du “troisième sexe” (juridique et administratif) et des toilettes “non-genrées”. Ces revendications sont tenues par exemple par les personnes non-binaires, mais pour les questions d’intersexuation, les spécialistes demandent principalement l’arrêt des mutilations génitales et des traitements médicaux non-consentis sur les enfants intersexes. Ainsi, en mélangeant ces deux thématiques, les médias participent à reproduire certains stéréotypes sur ces questions.

Un autre point d’attention est que les personnes concernées – qu’elles soient trans* ou intersexes – ont peu la parole dans les médias. Ce qui ne permet pas de les rendre vraiment visibles.

Il est donc important de pouvoir distinguer les questions trans* et non-binaires des questions d’intersexuation dans les médias, avec des définitions adéquates et une mise en avant spécifique des enjeux respectifs des personnes concernées.

Articles analysés pour ce décryptage :

DécadréE travaille sur le traitement médiatique des thématiques LGBTIQ+ depuis fin 2020 et fait une veille de 19 médias romands. Nous avons pris des exemples parlant, sans volonté de pointer une rédaction (ou des journalistes) plus qu’une autre. Nous souhaitons montrer le manque de sensibilisation qui existe sur ces questions et proposer des outils concrets pour aider les journalistes pour un traitement plus respectueux des identités non-binaires. Nous proposons ainsi un lexique et un livret de recommandations sur les questions LGBTIQ+.

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Les jeunes trans* et non-binaires dans les médias : décryptage

Les jeunes trans* et non-binaires dans les médias : décryptage


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Décryptage

Dans notre rapport de recherche publié en 2023, portant sur une veille médiatique entre juillet 2021 et novembre 2022, nous voyons que 369 sujets médiatiques sur 2’940 portent sur les questions d’identités de genre. Parmi ceux-ci, certains portent plus spécifiquement sur les jeunes trans* et non-binaires (moins de 18 ans). Nous proposons d’analyser ces sujets médiatiques pour mettre en évidence certaines formulations inadéquates pour un meilleur traitement médiatique de cette thématique.

Le traitement médiatique des jeunes trans* et non-binaires

Lorsqu’il est question de jeunes trans* et non-binaires, plusieurs des sujets médiatiques analysés dans la veille s’anglent sur la transition médicale, que ce soient des opérations chirurgicales ou des traitements hormonaux, malgré le temps d’attente moyenne de 2 ans pour débuter une hormonothérapie en Suisse(1).

Ainsi, les termes utilisés se concentrent sur l’aspect médical et non sur l’identité des jeunes, ce qui amène un aspect voyeuriste et sensationnaliste. Le traitement médiatique sur les jeunes trans* et non-binaires doit tenir compte de la diversité de leurs réalités et présenter des parcours variés. Il convient de ne pas le centrer uniquement sur les questions de transition médicale, alors que les questions de transidentités incluent également les transitions sociales et que les transitions médicales ne concernent pas forcément toutes les personnes, et ne concernent pas les enfants trans* et non binaires. En effet, une transition s’effectue souvent dans plusieurs sphères: familiale, scolaire, amicale, espaces de loisirs, espaces pré-professionnels – et peut concerner, selon l’âge et surtout le ressenti, un changement de prénom, de pronom, d’habits, un changement de genre à l’état civil, etc., outre les aspects médicaux tels que les bloqueurs de puberté ou l’accès à l’hormonothérapie.

Dans les sujets médiatiques analysés, les interviews sont effectués auprès de médecins, pédiatres et parents sous l’angle de la crainte des conséquences de la transition médicale. Si la diversité des points de vues fait partie de la culture journalistique, notre veille montre peu d’articles qui donnent la parole aux parents soutenants ni aux jeunes, pourtant directement concerné-e-xs par la thématique.

Il est par ailleurs rarement question de “jeunes trans” mais plutôt de “jeunes filles [qui] ont subi une ablation des seins”. Il y a ainsi du mégenrage (ne pas désigner les personnes selon leur genre ressenti) par exemple lorsqu’il est question de “jeunes filles” ou “fillette” pour parler de garçons trans.

De plus, il est important de noter que cette visiblité peut être compliquée pour les jeunes, qui sont une population vulnérable. Une enquête d’Unisanté sur la victimisation des jeunes a montré que les jeunes trans* et non-binaires étaient plus représenté-e-xs dans les victimes de racket, agressions sexuelles et harcèlement que les jeunes cisgenres. Les jeunes trans* et non-binaires ont également une moins bonne santé générale et annoncent plus de symptômes dépressifs que les jeunes cisgenres (2).

Globalement, les sujets médiatiques sur les questions LGBTIQ+ donnent peu la parole aux personnes LGBTIQ+ et/ou expertes. En effet, dans environ 70% des sujets analysés, celles-ci ne sont pas interrogées. Le traitement médiatique des jeunes trans* et non-binaires ne diffère ainsi pas : les jeunes sont très peu représenté-e-xs dans les médias. Iels n’y ont pas la parole même si cela les concerne directement. Il est pourtant important de les rendre visible, ainsi que leurs réalités, c’est ce qui sort de notre recherche auprès des jeunes LGBTIQ+, pour connaître leurs rapports aux médias. Il est ainsi important de leur donner la parole pour des représentations correspondant à leurs existences.

ARTICLES ANALYSÉS

Sujets médiatiques analysés pour ce décryptage :

2023.02.19, Watson, « «Je suis un garçon, maman»: le nombre d’ados trans explose en Suisse »
2023.03.19, Le Matin Dimanche, « Les mineurs en transition sont de plus en plus opérés »
2023.11.08, La Télé, « Comprendre la transidentité pour l’accepter »
2023.12.11, Tamedia, « Des médecins ont été censurés après avoir exprimé leur inquiétude »
2023.12.11, 20 minutes, « Critiques de médecins peu écoutées »
2024.10.06, lematin.ch, Les bloqueurs de puberté sous le feu de la critique

Lunch média sur les représentations médiatiques des jeunes trans* et non-binaires

Dans le cadre de notre projet de sensibilisation des journalistes aux thématiques LGBTIQ+, nous proposons un lunch média sur les représentations médiatiques des jeunes trans* et non-binaires le 29 octobre prochain :


DécadréE travaille sur le traitement médiatique des thématiques LGBTIQ+ depuis fin 2020 et fait une veille de 19 médias romands. Nous avons pris des exemples parlants, sans volonté de pointer une rédaction (ou des journalistes) plus qu’une autre. Nous souhaitons montrer le manque de sensibilisation qui existe sur ces questions et proposer des outils concrets pour aider les journalistes pour un traitement plus respectueux des identités non-binaires. Nous proposons ainsi un lexique et un livret de recommandations sur les questions LGBTIQ+.

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Le travail de veille médiatique des thématiques LGBTIQ+ de décadréE est soutenu par le Canton du Valais, le LGBTI Youth Fund, et la fondation oak.

Table-ronde Transidentités & Médias

Table-ronde Transidentités & Médias


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La Jeunesse Socialiste Genevoise organise une table-ronde sur les transidentités dans les médias et a invité décadréE pour le panel !

DécadréE présentera quelques chiffres, éléments et recommandations de sa recherche sur le traitement médiatique des thématiques LGBTIQ+ en Suisse romande.

Le panel se compose également de Léon Salin (activiste et créateur de contenu), ainsi que de Mica Palaz (UNIGE).

La table-ronde sera modérée par Yasmine Berrada, membre de la Jeunesse Socialiste Genevoise.

Un apéro suivra l’événement.

Mercredi 19 juin
Maison des Associations (MIA), Salle Biko, 15 rue des Savoises - Genève 18h30

Journées du matrimoine 2024

Journées du matrimoine 2024


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DécadréE participe aux Journées du Matrimoine de Genève qui ont lieu du 6 au 8 septembre! Venez à notre rencontre autour de deux événements.

Web-série « Dans les yeux d’Émilie »

En avant-première, la diffusion de la websérie « Dans les yeux d’Émilie » créée par les jeunes du Lab de décadréE à partir des archives du magazine féministe genevois l’Émilie, édité entre 1912 et 2009 !

Vendredi 6 septembre
La Collective, Rue Pearl-Grobet-Secrétan 4 - Genève Dès 18h00

Retrouvez-nous directement à La Collective!

La projection sera suivie d’une table ronde sur les réseaux féministes.

Sur inscription : en savoir plus

Jeu Memory revisité par décadréE

Nous proposons de questionner de manière ludique les différences entre le patrimoine et le matrimoine, les réseaux masculins et féminins.

De 14h à 17h, nous serons là pour vous accueillir, jouer et discuter de ces thématiques. Passez quand vous voulez !

Dimanche 8 septembre
Musée d’ethnographie, Boulevard Carl-Vogt 65 - Genève De 14h00 à 17h00 en continu

Des activités proposées avec le soutien du Service Agenda 21-Ville durable  de la Ville de Genève dans le cadre des Journées européennes du patrimoine.

Masculinités dans la presse

Masculinités dans la presse


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Offre de stage

Assistant-e-x de recherche du programme média (50% durant 6 mois)

DécadréE est un institut de recherches et de formations, ainsi qu’un laboratoire d’idées, sur l’égalité dans les médias. En automne 2024, nous proposons un stage dans le cadre de notre programme média ayant pour objectif la sensibilisation et la recherche autour des masculinités dans la presse.

Tâches durant le stage (voir aussi le document joint « Cahier des charges ») :

  • Création d’une revue de la littérature
  • Établissement d’une méthodologie et d’une question de recherche
  • Analyse des articles
  • Création d’une base de donnée selon les critères sélectionnés
  • Rédaction d’un rapport de 15 pages expliquant les principaux constats de l’analyse
  • Participation à la mise en place d’une formation et des recommandations sur ces questions pour les journalistes
  • Participation à la vie de l’association

Profil souhaité :

  • Formation en cours en études genre, sciences sociales ou cursus équivalent
  • Compétences sur les questions d’égalité de genre (et des masculinités)
  • Connaissances du monde des médias (type presse), un plus
  • Avoir eu une introduction aux méthodologies quantitatives (statistiques basiques, graphiques, pour l’analyse et le rapport), un plus

Modalités du stage :

  • Durée de 6 mois, d’octobre 2024 à mars 2025 (environ)
  • Taux de travail : 50% soit 20 heures/semaine
  • Salaire : 750 CHF brut pour un 50%
  • Lieu du stage : Rue de la Coulouvrenière 8, 1204 Genève (les locaux sont partagés avec d’autres associations)
  • 5 semaines de vacances + la fermeture administrative entre Noël et Nouvel An
  • Horaires de travail flexibles, en accord avec la responsable du stage

Selon la loi en vigueur dans le Canton de Genève, la personne engagée comme stagiaire doit remplir une de ces trois conditions et une convention tripartite sera signée :

  1. Effectuer le stage dans le cadre d’une formation académique certifiante (le stage est nécessaire à l’obtention du diplôme et validé par des crédits ECTS)
  2. Effectuer le stage dans le cadre d’une formation professionnelle
  3. Effectuer le stage dans le cadre d’une insertion socioprofessionnelle

Étant une association avec peu de moyens, merci de postuler uniquement si vous correspondez à une de ces trois catégories.

Délai de postulation :

  • Merci de nous envoyer CV (photo non nécessaire) + lettre de motivation jusqu’au dimanche 16 juin 2024  à info@decadree.com avec pour objet « Candidature stage masculinités »
  • Nous vous ferons un retour la semaine du 24 juin et les éventuels entretiens auront lieu dès le 2 juillet.

En cas de questions, n’hésitez pas à nous contacter à info@decadree.com

Avec la volonté d’effectuer un recrutement respectueux, nous ne demandons pas de copies de diplômes ou de certificats de travail/bénévolat et nous invitons les personnes qui postulent à le faire avec leur prénom d’usage.

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