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Traitement médiatique des thématiques LGBTIQ+ : des progrès, mais encore trop d’invisibilité

Traitement médiatique des thématiques LGBTIQ+ : des progrès, mais encore trop d’invisibilité


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Recherche 2025

Entre juillet 2024 et juin 2025, décadréE a analysé 1’302 sujets médiatiques issus de 22 médias romands (presse écrite, télévision et radio) afin d’évaluer le traitement des thématiques LGBTIQ+.

Résultat : une amélioration globale du traitement médiatique, mais des lacunes persistantes en matière de représentations.

Des avancées encourageantes
La moyenne générale de l’analyse, calculée sur 14 critères codés entre -1 et 1, atteint 0,21, en hausse par rapport à la recherche précédente (effectuée en 2021-2022 et avec une moyenne de 0,06). Les sujets médiatiques clairement problématiques ont diminué, signe d’un traitement médiatique amélioré.

Trop peu de voix LGBTIQ+
Les personnes LGBTIQ+ sont absentes dans près de 7 sujets médiatiques sur 10, et leur parole directe n’apparaît que dans un article sur quatre. Les voix expertes sont également peu présentes. Cette faible représentation limite la compréhension des réalités vécues pour le grand public et empêche des représentations diversifiées.

Des biais persistants sur les questions trans
Les titres, chapôs et images sont globalement peu sensationnalistes, à l’exception notable des sujets portant sur les questions trans. Ceux-ci concentrent la quasi-totalité des biais négatifs observés, entretenant des représentations stéréotypées.

L’intersexuation, toujours absente
L’intersexuation demeure quasi invisible : seuls 10 sujets, soit moins de 1 % de la veille, abordent cette thématique, qui obtient la plus mauvaise moyenne de l’analyse. Cela témoigne d’un manque de connaissance et de sensibilisation au sein des rédactions.

Cette recherche a été effectuée dans le cadre du projet de sensibilisation des médias aux thématiques LGBTIQ+, co-porté avec la Fédération genevoise des associations LGBTIQ+. Il reçoit le soutien de la Ville de Genève, de l’Office cantonal de l’égalité et de la famille de l’Etat du Valais ainsi que de fondations privées.

La Suisse échoue à nouveau dans la mise en œuvre de la Convention d’Istanbul

La Suisse échoue à nouveau dans la mise en œuvre de la Convention d’Istanbul


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La société civile réclame des actes plutôt que des paroles creuses

Ce 28 octobre 2025, le Réseau Convention d’Istanbul publie son rapport parallèle et évalue la mise en œuvre par l’État suisse la note globale de 3,0. Huit ans après la ratification de la Convention, la protection contre les violences basées sur le genre reste insuffisante en Suisse, malgré certains progrès ponctuels. Les lacunes les plus flagrantes concernent le financement, les disparités cantonales, et l’absence d’une approche intersectionnelle.

Le rapport parallèle publié aujourd’hui dresse un constat préoccupant : la Suisse ne respecte toujours pas ses engagements fondamentaux pour la protection contre les violences basées sur le genre. Tandis que le Conseil fédéral mettait en avant certains progrès dans son deuxième rapport étatique du 26 septembre, la société civile souligne, quant à elle, que l’insuffisance des ressources financières, la mosaïque des compétences cantonales et le manque d’une perspective intersectionnelle entravent sérieusement la prévention efficace des violences et la protection des personnes concernées.

DécadréE a publié un rapport approfondi sur la situation dans les médias.

« La note de 3,0 reflète une politique qui ne prend ni notre sécurité, ni notre protection au sérieux. Notre rapport parallèle est un appel urgent à l’action. Sans stratégie nationale cohérente et des responsabilités clairement définies, la Convention d’Istanbul reste une promesse vide inscrite sur du papier. »
— Julia Meier, Responsable des affaires politiques, Brava ONG

Égalité et protection contre la violence: un pas en avant, deux pas en arrière
L’augmentation marquée des violences basées sur le genre en 2025 est alarmante. Elle met en lumière le retard structurel des mesures existantes. Si certains progrès législatifs sont notables, les revendications féministes et queer sont de plus en plus marginalisées, tandis que les discours populistes de droite gagnent du terrain. Sans stratégie nationale contraignante, les efforts restent dispersés et inefficaces.

Des ressources insuffisantes et des disparités cantonales préoccupantes
Le Réseau Convention d’Istanbul déplore notamment que la Confédération n’ait toujours pas élaboré de stratégie globale obligatoire. La mise en œuvre reste fragmentée entre divers instruments et acteur-ices, avec de grandes disparités cantonales. Résultat : les personnes concernées font face à une forme d’arbitraire administratif, avec un accès très inégal à la protection selon leur lieu de résidence. Un hébergement sécurisé, un examen médico-légal après une agression sexuelle ou une éducation sexuelle inclusive dépendent aujourd’hui bien trop du hasard.

« Pour assurer durablement le travail essentiel des maisons d’accueil, il faut un financement basé sur les besoins réels, avec des contributions de base garanties dans tous les cantons. Seule cette stabilité financière peut garantir une protection efficace – peu importe le canton de résidence. »
— Blertë Berisha, Co-directrice, Fédération Solidarité femmes de Suisse et du Liechtenstein  (DAO)

Ce que révèlent les maisons d’accueil reflète un problème plus vaste du système de protection : l’absence de mécanismes de financement stables empêche de garantir dans la durée les services de conseil, les programmes de prévention et les offres spécialisées. Les ressources manquantes freinent les quatre piliers de la Convention d’Istanbul : prévention, protection, poursuite judiciaire et coordination des politiques.

Une mise en œuvre intersectionnelle, condition essentielle de la justice
Les approches intersectionnelles, tenant compte du racisme, du handicap, de la migration, des addictions, de l’âge ou de la précarité, sont largement négligées dans les politiques suisses. Le Réseau souligne qu’une approche intersectionnelle ne consiste pas à cibler des groupes spécifiques, mais à concevoir toutes les mesures en intégrant d’emblée la diversité des parcours de vie.

« Quand j’ai vu comment le personnel traitait les personnes réfugiées au quotidien, je n’ai pas osé leur parler des violences de genre que j’ai subies. Il n’y avait aucune confidentialité : les informations circulaient sous forme de rumeurs. »
— Extrait du projet « Voix de femmes réfugiées », ONG Brava

« Les personnes migrantes victimes de violences, demandeuses d’asile ou sans-papiers, n’ont pratiquement pas accès à un soutien psychologique ou psychosocial en Suisse. Manque de places en thérapie, barrières linguistiques, coûts élevés ou peur des conséquences en matière de droit des étrangers les empêchent de demander de l’aide. »
— Georgiana Ursprung, Experte plaidoyer, FIZ (Centre d’assistance aux migrantes et aux victimes de la traite des femmes)

« Les personnes en situation de handicap sont systématiquement ignorées dans les dispositifs de prévention et de protection. Ce n’est pas une coïncidence, mais le reflet d’une exclusion structurelle à tous les niveaux. Pour vraiment lutter contre les violences, il faut déconstruire les rapports de pouvoir et développer des stratégies avec les personnes concernées. »
— Réseau Charte Prévention

« Les enfants sont des victimes à part entière, avec des droits clairs. Il est urgent de garantir l’application uniforme de ces droits dans toute la Suisse. Cela inclut notamment l’inscription dans la loi du droit à une éducation sans violence, une meilleure protection en ligne et une prévention contraignante qui atteigne tous les enfants. »
— Regula Bernhard Hug, Directrice, Protection de l’enfance Suisse

Ces témoignages et analyses illustrent la nécessité de rendre les dispositifs accessibles, sans discrimination, de former les professionnel-les à l’intersectionnalité et de rendre visibles les situations de vulnérabilité multiple à travers les données. C’est le seul moyen de combattre la violence structurelle efficacement.


La Convention d’Istanbul : un levier essentiel contre les violences basées sur le genre

La Convention d’Istanbul est un instrument juridique central pour prévenir et combattre les violences basées sur le genre, domestiques et sexualisées. Sa mise en œuvre effective doit devenir une priorité absolue.

Conformément à ses obligations, la Suisse doit impérativement :

  • Adopter une stratégie nationale globale (art. 7 CI)
  • Allouer des ressources humaines et financières suffisantes (art. 8 CI)
  • Intégrer une approche intersectionnelle (art. 4, al. 3 CI)
  • Assurer une coordination obligatoire et inclure la société civile (art. 9 CI)

Le rapport complet du Réseau Convention d’Istanbul, y compris les rapports approfondis de plusieurs ONG, est disponible ici.

Comment les médias, les journalistes et les publicitaires façonnent les masculinités?

Comment les médias, les journalistes et les publicitaires façonnent les masculinités?


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Nouvelle étude sur les masculinités dans les médias

Comment et quelles masculinités sont représentées dans la publicité et dans la presse ? Entre 2024 et 2025, décadréE s’est intéressé à cette question encore trop peu étudiée en Suisse et en Europe. Les recherches s’appuient sur deux corpus distincts : 230 affiches publicitaires diffusées à Genève en 2023 et 235 portraits de presse parus dans cinq médias romands en 2024, et montrent que l’égalité n’est pas encore atteinte.

Les résultats révèlent une tendance claire : si la parité homme-femme semble s’imposer dans la publicité, les modèles masculins représentés restent marqués par des stéréotypes dominants. Les hommes blancs, en couples hétérosexuels et experts sont majoritaires. Il sont également, souvent associés aux secteurs considérés comme “masculins” (banque, automobile, politique) et actifs.

Dans la presse, près de 65% des portraits renforcent l’image d’une masculinité hégémonique, valorisant expertise, héroïsme ou autorité. Les personnes racisées et les femmes, elles, apparaissent le plus souvent à travers le prisme de leurs luttes ou de leurs discriminations. De plus, les visages masculins racisés sont fréquemment en partie dissimulés dans les images. Un exemple des biais stéréotypés encore présents dans les portraits de presse.

Ces études mettent en lumière l’importance de questionner les représentations des masculinités. Quels modèles masculins sont diffusés au quotidien ? Quelle place est laissée à des masculinités alternatives, sensibles et égalitaires ?

En rendant visibles ces mécanismes, décadréE souhaite ouvrir le débat et encourager une plus grande diversité dans les représentations médiatiques pour rendre visible l’ensemble de la société.

 

Ces recherches ont pu avoir lieu grâce aux soutiens de la Ville de Genève et du Bureau fédéral de l’égalité.

DécadréE a été interviewé par Radio Vostok pour parler des résultats de ces recherches. Réécoutez l’entretien en ligne.

Nouveau projet du Lab: création de contenus inclusifs

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Des contenus inclusifs et accessibles pour les 16 jours contre la violence basée sur le genre

Dans le cadre des 16 jours contre les violences de genre 2025, centrés sur les personnes en situation de handicap, le Lab de décadréE propose un projet pour créer des contenus accessibles et inclusifs.

Dans le cadre de la campagne des 16 jours contre la violence basée sur le genre, dont le thème central pour 2025 sont les violences de genre subies par les personnes en situation de handicap, le Lab de décadréE propose d’explorer la création de contenu accessible et inclusive. En d’autres termes, l’équipe de projet sera amenée à réfléchir sur l’accessibilité de l’information pour les personnes en situation de handicap et sera formée à  contourner ses biais et à mettre en place des stratégies pour une information accessible et inclusive!

Tu trouveras toutes les informations liées au projet sur la page dédiée, notamment le contact pour rejoindre l’équipe de projet:

On se réjouit de t’accueillir et de te donner les clés pour une information accessible!

4ᵉ édition des assises du projet genre/numérique

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Regards croisés sur genre, média et numérique

Le jeudi 6 novembre aura lieu la quatrième édition des assises du projet genre/numérique qui porteront sur les métiers de l’information et de la communication. DécadréE est partenaire de ce projet.

Nous sommes heureuses d’annoncer que décadréE est partenaire du projet genre/numérique pour l’organisation de la quatrième édition des assises.

Le programme est encore en cours de construction mais nous pouvons déjà vous annoncer la présence de la journaliste Rokhaya Diallo ainsi qu’Erika Schläppi, membre du Comité pour l’Elimination de la Discrimination à l’égard des femmes de l’ONU.

Le projet genre/numérique vise à soutenir la recherche scientifique, les institutions politiques et les initiatives citoyennes pour concevoir un monde numérique plus inclusif.

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