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Comment les médias, les journalistes et les publicitaires façonnent les masculinités?

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Nouvelle étude sur les masculinités dans les médias

Comment et quelles masculinités sont représentées dans la publicité et dans la presse ? Entre 2024 et 2025, décadréE s’est intéressé à cette question encore trop peu étudiée en Suisse et en Europe. Les recherches s’appuient sur deux corpus distincts : 230 affiches publicitaires diffusées à Genève en 2023 et 235 portraits de presse parus dans cinq médias romands en 2024, et montrent que l’égalité n’est pas encore atteinte.

Les résultats révèlent une tendance claire : si la parité homme-femme semble s’imposer dans la publicité, les modèles masculins représentés restent marqués par des stéréotypes dominants. Les hommes blancs, en couples hétérosexuels et experts sont majoritaires. Il sont également, souvent associés aux secteurs considérés comme “masculins” (banque, automobile, politique) et actifs.

Dans la presse, près de 65% des portraits renforcent l’image d’une masculinité hégémonique, valorisant expertise, héroïsme ou autorité. Les personnes racisées et les femmes, elles, apparaissent le plus souvent à travers le prisme de leurs luttes ou de leurs discriminations. De plus, les visages masculins racisés sont fréquemment en partie dissimulés dans les images. Un exemple des biais stéréotypés encore présents dans les portraits de presse.

Ces études mettent en lumière l’importance de questionner les représentations des masculinités. Quels modèles masculins sont diffusés au quotidien ? Quelle place est laissée à des masculinités alternatives, sensibles et égalitaires ?

En rendant visibles ces mécanismes, décadréE souhaite ouvrir le débat et encourager une plus grande diversité dans les représentations médiatiques pour rendre visible l’ensemble de la société.

 

Ces recherches ont pu avoir lieu grâce aux soutiens de la Ville de Genève et du Bureau fédéral de l’égalité.

La diffusion médiatique de la décision de la Cour suprême britannique sur le genre

La diffusion médiatique de la décision de la Cour suprême britannique sur le genre


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Décryptage

Suite au relai dans les médias suisses romands de la décision de la Cour suprême britannique sur le genre et sa définition, nous proposons un décryptage pour voir comment les journalistes traitent de cette actualité.

Tout d’abord, nous proposons des définitions des termes utilisés.

Le sexe fait référence aux caractéristiques biologiques (gonades, organes génitaux, chromosomes, hormones) qui peuvent être différentes selon les personnes et qui sont traditionnellement regroupées et classées selon deux catégories mâle ou femelle, alors qu’il y a davantage de diversité et de variations que ces deux groupes distincts (cf. les personnes intersexuées).

Le genre se réfère aux différences socialement construites entre le féminin et le masculin. Elles sont acquises et dépendantes d’une société donnée, dans un temps donné. Lors de la naissance, et selon les caractéristiques sexuelles visibles, chaque enfant sera rangé dans une catégorie, à savoir mâle ou femelle.
Selon cette assignation, le genre de la personne sera supposé:

  • femelle → fille/femme
  • ou mâle → garçon/homme.

Du genre découle ensuite des normes et attentes sociales distinctes, ce sont les rôles de genre.

Personne qui ne se reconnaît pas, ou pas totalement, dans le genre assigné à la naissance. Ce terme regroupe un grand nombre de réalités, dont:

  • Femme trans*: une femme qui a été assignée au genre masculin à la naissance mais dont le genre est féminin. On parle d’elle au féminin.
  • Homme trans*: un homme qui a été assigné au genre féminin à la naissance mais dont le genre est masculin. On parle de lui au masculin.
  • Personne non-binaire: les personnes non-binaires ne sont ni exclusivement homme, ni exclusivement femme, mais peuvent être entre les deux, un genre au delà du féminin et du masculin, un « mélange » de genres ou aucun genre.

Une personne dont le genre est en adéquation totalement avec le genre assigné à la naissance est une personne cisgenre.

Contexte
En avril 2025, la Cour suprême britannique décide de la primauté du sexe biologique sur le genre dans les espaces non-mixtes. Bien que les répercussions dans les faits ne soient pas encore toutes connues, les premières conclusions montrent que les personnes trans* ne pourront plus utiliser les toilettes de leur genre (cela signifie qu’une femme trans ne pourra plus utiliser les toilettes des femmes), ni les vestiaires, ni les centres d’accueil pour victimes de violences domestiques par exemple.

Avant même la décision rendue, le fait que la Cour suprême britannique allait se pencher sur cette question était présent dans les médias. Cette affaire est médiatisée pour sa portée, son sujet qui fait régulièrement l’actualité (la transidentité), mais également car l’autrice internationalement connue JK Rowling soutient financièrement « For Women Scotland », un collectif a l’origine du mouvement qui a demandé à la Cour suprême britannique de rendre une décision sur cette question.

Ainsi, la décision de la Cour suprême dit que l’égalité est liée au sexe biologique et non pas au genre. Les médias reprennent ces termes là. Nous proposons de discuter de l’éventuelle confusion que cela peut amener pour le lectorat.

Médiatisation et analyse
La médiatisation en Suisse romande connaît deux moments: le jour de la décision de la cour suprême britannique (et les suivants) où la décision est actée et transmise; puis à chaque décision de fédération ou institution qui modifie son règlement pour y inclure la décision.

Dans le premier moment, les précédentes décisions juridiques qui ont mené à ce moment sont explicitées (par exemple en Ecosse), le soutien de JK Rowling est cité et la décision est mise en avant majoritairement à travers le discours rapporté direct des juges et des membres de « For Woman Scotland ». Le discours rapport direct confère une importance aux propos. Les personnes et associations trans ont peu la parole, ou avec un discours rapporté indirect.

Dans le deuxième moment, après la décision, et qui continuera encore ces prochaines semaines en fonction des modifications réglementaires (d’associations de sport, d’université, etc.), l’accent est plus mis sur les conséquences. Plus régulièrement des personnes trans et des associations spécialisées s’expriment. Cela est important pour se rendre compte de l’impact réel et quotidien sur des personnes.

Dans plusieurs articles, il y a également des paroles de personnalités politiques ou d’organisations dont les valeurs sont proches de « For Woman Scotland » qui sont rapportées directement. Dans le cadre du discours rapporté direct des organisations, cela amène de la confusion à la lecture, car elles utilisent le terme « hommes » pour désigner les femmes trans. Il n’est donc plus clair de qui il est question.

Les médias n’accompagnent pas ces termes avec des explications, ce qui peut perdre le lectorat en plus de lui donner des informations incorrectes.

Avec les personnalités politiques, il est parfois précisé « hommes biologiques » après le terme « femmes trans », ce qui est également inadéquat. Ce que ce terme recouvre n’est pas clair, car chaque être humain est biologique et la définition du sexe dépend de plusieurs caractéristiques biologiques (organes génitaux, chromosomes, hormones, etc).

Il sera plus adéquat de parler des définitions qui parlent de genre (ressenti) et de sexe/genre assigné à la naissance et de potentielles divergences entre les deux.

Enfin, les absences notables dans les médias sont les hommes trans et les personnes non-binaires (un seul article les mentionne), alors que la décision de la Cour suprême britannique semble également les inclure.

DécadréE travaille sur le traitement médiatique des thématiques LGBTIQ+ depuis fin 2020 et fait une veille de 19 médias romands. Nous avons pris des exemples parlant, sans volonté de pointer une rédaction (ou des journalistes) plus qu’une autre. Nous souhaitons montrer les améliorations possibles sur ces questions et nous proposons des outils concrets pour aider les journalistes. Nous proposons par exemple un lexique et un livret de recommandations sur les questions LGBTIQ+.

Télécharger le lexique ➞

Télécharger le livret de recommandations ➞

Le travail de veille médiatique des thématiques LGBTIQ+ de décadréE est soutenu par l’Office cantonal de l’égalité et de la famille de l’Etat du Valais, la Ville de Genève et le LGBTI Youth Fund.

Les mesures superprovisionnelles à l’encontre des médias: quelles conséquences?

Les mesures superprovisionnelles à l’encontre des médias: quelles conséquences?


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Décryptage

De plus en plus de médias sont visés par des mesures superprovisionnelles: que signifient ces mesures et quelles en sont les conséquences?

Dans le droit Suisse, les mesures superprovisionnelles sont des décisions provisoires qui visent à protéger une personne ou une entité d’un danger urgent de préjudice difficilement réparable. (art. 265, CPC).

Ces mesures peuvent être ordonnées contre un média si les potentiels préjudices sont jugés graves ou si l’atteinte portée par le média n’est manifestement pas justifiée. (art. 266, CPC).

Selon nos observations, de plus en plus de médias sont aujourd’hui visés par de telles mesures. C’est notamment le cas lorsque les médias révèlent des accusations de harcèlement ou d’agressions sexuelles. Dans de tels cas, les articles ou reportages sont censurés le temps que l’affaire soit réglée.

Ces mesures, décrites comme procédures-bâillons, sont dangereuses:

  • ces mesures superprovisionnelles ont pour but de silencier les médias;
  • les médias ne peuvent plus mener à bien leur devoir d’information;
  • le débat public autour des questions de lutte contre les violences sexistes est altéré;
  • les journalistes et les personnes qui témoignent à visage découvert ne bénéficient que peu de protection.

Les médias jouent un rôle essentiel dans la prévention des violences sexistes et sexuelles. Le travail de journaliste est très complexe. Il s’agit en effet de révéler les informations avec le plus d’objectivité possible en préservant à la fois la présomption d’innocence et l’intégrité des victimes, notamment par le recours à l’anonymat.

Or, nous voyons aujourd’hui de plus en plus de victimes témoigner à visage découvert.

Oui, la honte doit changer de camp. Mais, les médias ont la responsabilité et le devoir d’informer les personnes témoignant à visages découvert des risques. Une victime témoignant peut se voir à nouveau confrontée à des situations de violences, insultes, messages, etc. de la part de la personne auteure, ou encore être poursuivie pour diffamation.

Ces situations de plus en plus fréquentes sont inquiétantes pour un traitement médiatique des violences sexistes et sexuelles adéquat.

DécadréE travaille sur le traitement médiatique des violences sexistes et sexuelles depuis 2018. Dans le cadre de cette recherche nous avons élaboré un livret de recommandations pour un traitement médiatique des violences sexistes et sexuelles adéquats. Nous avons également élaboré un livret de recommandations centrées sur la médiation des personnes ayant subi des violences.

Télécharger le livret de recommandations générales ➞

Télécharger le livret de recommandations sur la représentation des personnes ayant subi des violences ➞

Nouveau projet du Lab: création de contenus inclusifs

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Des contenus inclusifs et accessibles pour les 16 jours contre la violence basée sur le genre

Dans le cadre des 16 jours contre les violences de genre 2025, centrés sur les personnes en situation de handicap, le Lab de décadréE propose un projet pour créer des contenus accessibles et inclusifs.

Dans le cadre de la campagne des 16 jours contre la violence basée sur le genre, dont le thème central pour 2025 sont les violences de genre subies par les personnes en situation de handicap, le Lab de décadréE propose d’explorer la création de contenu accessible et inclusive. En d’autres termes, l’équipe de projet sera amenée à réfléchir sur l’accessibilité de l’information pour les personnes en situation de handicap et sera formée à  contourner ses biais et à mettre en place des stratégies pour une information accessible et inclusive!

Tu trouveras toutes les informations liées au projet sur la page dédiée, notamment le contact pour rejoindre l’équipe de projet:

On se réjouit de t’accueillir et de te donner les clés pour une information accessible!

Nouveau projet du Lab: un podcast sur les futurs désirables

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Le podcast Futur désirable (titre de travail)

Le Lab lance en septembre 2025 un nouveau projet de podcast participatif ouvert aux jeunes entre 15 à 25 ans. Ce projet est l’occasion de co-créer un podcast qui raconte les futurs désirables tout en assimilant ou consolidant des connaissances qui pourront être mises en pratique directement!

Tu trouveras toutes les informations liées au projet sur la page dédiée, notamment le contact pour rejoindre l’équipe de projet:

On se réjouit de t’accueillir et de te donner les clés pour co-construire ce podcast avec le reste de l’équipe!

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