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Journée du matrimoine

Journée du matrimoine


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A l’occasion de la Journée du matrimoine organisée par la Ville de Genève, l’institut décadréE est présent à la Collective.

En plein cœur de la ville, la Collective ouvrira ses portes en 2026. Elle sera nichée dans un bâtiment qui, depuis 1885, a successivement été un immeuble de logements, de bureaux, et même un musée.

La visite de cet édifice est l’occasion de revenir sur cette histoire, de présenter les plans du réaménagement à venir ainsi que les objectifs de ce projet collectif ambitieux qui rassemble de nombreuses associations féminines et féministes actives dans la promotion de l’égalité, de la prévention des violences sexistes et de la lutte contre la précarité à Genève.

La Collective est un lieu unique en Europe qui rassemblera dès 2026 des logements, un café, une garderie, une bibliothèque, des prestations directes aux femmes*, des personnes trans et/ou non-binaires , ainsi que des espaces de co-working, des bureaux, un centre culturel.

La Collective est un projet porté par la Fondation Maison des femmes*, créée en 2022, qui a pour ambition de devenir une actrice de référence pour les questions d’égalité, de genre et de droits des femmes.

Site web de la Collective

Venez nous rencontrer le 9 septembre et profitez d’une des 3 visites du bâtiment avec des architectes.

En complément des nombreuses activités prévues dans le bâtiment, l’institut vous propose de découvrir l’exposition « Violence, des mythes à la réalité » autour de la BD « Le Seuil » de Fanny Vella. Parler des violences sexistes, c’est informer, sensibiliser et permettre à chacun et chacune de comprendre les enjeux et d’agir à temps.

Le Lab vous présentera de son côté son projet de capsules vidéos sur l’histoire des féminismes en Suisse romande, autour des archives du magazine féministe l’émiliE!

Le programme

Les associations membres du Réseau femmes* – Aspasie, Aux 6 logis, Camarada, décadréE, Découvrir, F-information, SOS Femmes, Viol-Secours, Voie F et We can Dance iT – organisent une variété d’activités autour de l’égalité et des questions de genre.

A 17h00, l’artiste féministe Catherin Schoeberl commence une performance gravée.
A 18h00, « Cris du corps », performances parlées de l’artiste de slam Klimte et l’artiste Anaïs Virg, organisées par BØWIE Gallery.

L’ensemble du programme de la Journée du Matrimoine sur le site de la Ville de Genève.

Samedi 9 septembre, en continu de 09h00 à 18h00
Visites guidées à 11h00, 14h00 et 16h00 Performances à 17h00 et 18h00 20 Boulevard des Philosophes Participation libre, sans inscription – Maximum 40 personnes par visite

Événement organisé par la Ville de Genève, le Réseau Femmes* et BØWIE GALLERY.

Ensemble pour vous accompagner vers le changement

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Révolutionnez votre communication : illustration, écriture, vidéo, prise de parole. Prenez conscience des enjeux de genre dans les contenus et participez à nos formations selon vos besoins.

Voici notre programme de cet automne.

Institut de recherches et de formations et laboratoire d’idées sur l’égalité dans les médias, décadréE propose des formations dans les domaines de la communication et écriture inclusives ainsi que traitant des thématiques égalité et médias.

L’institut propose également, au travers de son laboratoire, le Lab, des ateliers de réflexion et de création pour se familiariser avec le monde des médias.

DécadréE, à la fois ancré dans la réalité du terrain et attentif aux changements et aux tendances, enrichit ses compétences et ses ressources au travers de son pôle de recherche pour vous proposer des prestations actuelles et de hautes qualités.

ÉCRITURE CRÉATIVE

Ce qui nous fait avancer

Dans le cadre de la Semaine du Bénévolat, le Lab te propose deux ateliers pour mettre en mots ce qui nous pousse à nous engager.

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FORMATION AUX JOURNALISTES

Traitement médiatique de l’asile, du suicide et des violences sexistes

En mettant en perspective trois thématiques d’intérêt public, nous proposons de questionner l’impact des médias, leurs forces et les risques liés à la valorisation toujours plus rapide de l’information.

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EXPRESSION CRÉATIVE

Illustration, inclusivité et création de Zine

L’atelier propose une réflexion autour des visuels inclusifs et des représentations qui nous entourent, la façon dont nous les créons, choisissons et percevons.

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ÉCRITURE INCLUSIVE

Pour toucher un plus large public

Afin de vous familiariser avec la communication inclusive et l’intégrer à vos pratiques professionnelles, nous organisons, un cours conçu spécifiquement pour les métiers de la rédaction et de la communication.

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INITIATION AU PODCAST

Se lancer depuis sa chambre!

L’atelier présente les étapes de la création de podcasts et donne les clés pour pouvoir lancer ses premières créations sonores.

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INITIATION À L’ÉCRITURE JOURNALISTIQUE

Rédiger des articles plus représentatifs et inclusifs!

La formation à l’écriture journalistique explore les règles de base de l’écriture journalistique, mais également la préparation d’un article, le contact avec les intervenant-e-xs ou la vérification.

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PARLER EN CONFIANCE AUX MÉDIAS

Gagnez en assurance face aux médias et prenez votre place avec un message clair et impactant

Que se passe-t-il dans votre tête lorsque vous devez prendre la parole en public ou dans les médias ? Vous est-il déjà arrivé de refuser une intervention par crainte ou convaincue que vous n’étiez pas légitime ? Et si nous travaillons ensemble pour que vous gagnez en assurance ?

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ÉCRITURE INCLUSIVE NON-BINAIRE

Pour une langue qui inclut au-delà de la binarité

Avec une personne experte et concernée, décadréE propose une formation sur l’écriture inclusive non-binaire, pour (re)découvrir comment inclure toute personne au delà de la binarité et mettre en pratique des outils dans la langue.

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ÉCRITURE INCLUSIVE ET ACCESSIBLE

Une langue avec et pour chaque personne

Afin de vous familiariser avec l’écriture non-sexiste et accessible et l’intégrer à vos pratiques professionnelles, nous organisons un cours d’écriture incluant pratique et discussion. Cette formation est réalisée avec Vision positive, partenaire en matière de déficience visuelle.

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Les candidates font-elles peur?

Les candidates font-elles peur?


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Le traitement médiatique des candidates et candidats au Conseil d’Etat genevois

L’institut décadréE a suivi les élections genevoises au Conseil d’État et au Grand Conseil ainsi que la représentation dans les médias des candidates et des candidats. De manière générale, l’institut constate que les journalistes et les médias se préoccupent à ne pas reproduire de sexisme. Celui-ci se révèle pourtant à l’analyse du traitement médiatique des candidates et des candidats. Si les écueils sont rarement volontaires, ils se manifestent souvent par la reproduction des représentations sociales attendues selon le genre.

Est-ce que les candidates font peur? Du moins, les dernières élections qui ont eu lieu en Suisse romande se démarquent par un nombre de candidates plus élevé qu’auparavant. Pour le canton de Vaud, les élections du Grand Conseil de 2022 sont marquées par 39% de candidates, soit 5 points supplémentaires qu’en 2017 (1). A Genève en 2023, 39% de femmes figurent sur les listes de candidatures, pour 36,9% en 2018 (2). Or, si le taux de candidates progresse de quelques points à chaque élection, il est encore loin de la parité. De plus, cette progression est traitée par les médias comme une menace pour l’équilibre politique. Un vocabulaire guerrier ou infantilisant dépeint encore trop souvent les candidates en leur défaveur.

Après le monitorage des élections au Grand Conseil puis celui du Conseil d’État, voici l’analyse textuelle de la couverture des élections du Conseil d’État Genevois. Ce décryptage des portraits des candidat-es boucle le triptyque du monitorage des médias des élections genevoise de 2023. Cette étude est soutenue par le Bureau de promotion de l’égalité et de prévention des violences du Canton de Genève.

Lire aussi : Les élections au Grand Conseil genevois et Élection du Conseil d’État genevois

Décryptage

Schématiquement dans les représentations médiatiques, les femmes sont définies par leur corporalité féminine, aussi les décrit-on physiquement beaucoup plus souvent. Les hommes sont définit par leurs actions, leurs expertises et réalisations étant mises en valeur. La publicité a depuis longtemps utilisé ces représentations, la presse aussi reprend ces stéréotypes.

Dans la publicité, les femmes montrent leurs corps, les hommes montrent le produit. (3)

Buvard Gaz / Eau chaude sur mesure (année inconnue)
Chaudières Pacific et Pierre Fix-Masseau (1958-1960)

Dans la presse, les femmes posent pour la photo, les hommes montrent leur travail.

Femina | édition du 29 août 2021
L’illustré | édition du 16 décembre 2020

De plus, la répétition de certains motifs reproduit des stéréotypes. A titre d’exemple, une interview de 2022 d’une journaliste télévisuelle revient sur ses tenues vestimentaires cinq fois dans l’article. Dès le chapô, à la légende d’une photographie puis trois des seize questions publiées, soit presque un cinquième des questions, abordent son apparence vestimentaire. Parler des vêtements de la personne interviewée n’est pas nécessairement sexiste mais l’insistance sur de telles thématiques peut le devenir, considérant que les femmes doivent forcément accorder plus d’importance à leur tenues que les hommes (4).

A cela s’ajoute l’utilisation de champs lexicaux spécifiques selon le genre représenté, qui peuvent également reproduire des stéréotypes. En 2020, décadréE analyse la couverture médiatique des élections du Conseil administratif de la Ville de Genève et constate que « 70% des articles portant sur des femmes contiennent un vocabulaire de l’émotion pouvant aller de la description d’émotions vives, voire incontrôlées « coup de sang », « passionaria », à la description d’émotions liées à l’amour. On parle ainsi de « coup de foudre » avec une région ou « d’épouser » un style, autant d’expressions absentes des articles représentant des hommes ».(5)

L’usage d’un vocabulaire genré, sexiste et dévalorisant est d’autant plus remarquable lorsque ce dernier est repris dans les titres, les mises en exergues et les chapôs. En effet, les passages mis en avant accentuent souvent les stéréotypes et jouent un rôle essentiel dans la reproduction du sexisme. Cette présente analyse permet donc de mettre en lumière les principaux phénomènes de discrimination liée au genre dans les représentations des candidates et des candidats.

Le traitement médiatique des candidates et candidats

Dans l’analyse des élections genevoises de 2023, plusieurs écueils sont retenus. Tout d’abord, le vocabulaire spécifiques au féminin ou au masculin est systématiquement recensé. Ensuite, l’institut de recherche a retenu toutes les citations de l’entourage : en les étudiant, il ressort qu’elles sont aussi fortement orientées par le genre. Enfin, les discriminations liées au genre touchent tout le monde et s’accompagnent d’autres forme de préjugés. Les hommes peuvent en être victimes, notamment s’ils ne correspondent pas aux critères attendus de la masculinité.

Pour réaliser cette analyse, vingt-cinq portraits, parfois suivis ou précédés d’un entretien, ont été décryptés.

Particularités des articles analysés

Vocabulaire orienté par le genre

Une représentation médiatique différenciée selon le genre renvoit les femmes et les hommes à des stéréotypes qui décrédibilisent en particulier les candidates. La distinction entre les hommes et les femmes assigne les personnes à des rôles genrés et les hiérarchise. Socialement, les hommes sont jugés plus nobles que les femmes, plus efficaces ainsi que plus légitimes en politique. C’est pourquoi, il est primordial de comprendre et détecter ces biais lexicaux afin de créer de nouveaux modèles en politique.

En 2020, l’étude de décadréE des représentations des candidat-es politiques dans les médias relève que le vocabulaire choisi diffère selon le genre des personnes portraiturées. Ainsi, 70% des portraits de candidates fait appel à un lexique émotionnel pour 36% des candidats et 50% des femmes sont décrites physiquement pour seulement 27% des portraits d’homme. Les mêmes schémas représentatifs se dessinent en 2023. Voyons de plus près les champs lexicaux les plus présents.

Les candidates sont plus concernées par un lexique infantilisant les renvoyant à une éternelle jeunesse professionnelle ou par la présence d’éléments adjuvants leur carrière. Le lexique infantilisant va même jusqu’à renvoyer une candidate à l’état de nourrisson, utilisant l’expression « biberonnée à la politique » pour parler de sa présence dans les sphères politiques. Par ailleurs, elles sont volontiers décrites comme de « jeunes femmes », leur scolarité étant également mentionnées, même lorsqu’elles ont une longue carrière derrière elles. Le terme « petite » remplace celui de « jeune », si ce second devient inadéquat à la situation. De leur côté, les candidats sont de « jeunes hommes » uniquement parce qu’ils ont moins de 30 ans et la mention de leurs études commence généralement à l’université.

Tant pour les hommes que pour les femmes la description de la « jeunesse » des candidat-es remet en question les compétences et capacités à exercer la fonction politique. Ce motif est largement accentué pour les candidates. La figure du « père » (ou d’autres personnes de l’entourage familial) représente un mentor essentiel ou un élément clé de leur carrière. Le mentor est également un élément narratif des carrière masculine mais bien moins prépondérant et, surtout, bien moins infantilisant.

Si les candidats ont aussi des mentors familiaux, ils sont toujours acteurs de leur carrière tandis qu’elles sont infantilisées.

Un bon nombre de portraits font par ailleurs allusion au caractère « belliqueux » des candidat-es, prêt-es à guerroyer pour un siège au Conseil d’Etat. Ce champs lexical était déjà présent dans 80% des portraits de candidates en 2020 contre 55% des portraits de candidats. Historiquement, la guerre est plutôt l’apanage des mâles. Dans ces cas de figures, des caractéristiques masculines sont empruntées pour décrire la compétitivité des candidates. Le vocabulaire du combat viril décrit ainsi désormais aussi des candidates. Or, son usage glisse parfois en leur défaveur : virilisées, elles en deviennent contre-natures, voire dangereuses pour l’équilibre politique. Ainsi, la candidate « fonceuse qui fait feu de tout bois » devient progressivement une « tueuse » et une « fossoyeuse ». Une autre est décrite comme la « combattante à l’assaut de l’exécutif ». Plus loin, on dit d’elle qu’elle « a de la peine à négocier ».

Taux de l’usage du vocabualire guerrier selon le genre de la personne.

Les femmes, dangereuses pour l’équilibre politique ? Un leitmotiv souvent repris par la presse quand il s’agit de couvrir des élections. Les femmes deviennent une menace pour les hommes en politique. La presse suisse en 2022 a largement véhiculé cette image de déferlante féminine menaçante pour les (hommes) politiques, les titres illustrant des femmes menaçant « les sièges masculins », allant jusqu’à craindre pour « leur existence politique ». Voici quelques exemples des titres couvrant l’actualité politique en matière d’égalité (6).

Exemple de titres parus lors de la couverture d’actualités politiques en 2022

Faire attention aux biais et aux clichés dans le vocabulaire utilisé. DécadréE recommande d’éviter les biais de genre dans l’écriture et d’utiliser un vocabulaire neutre ainsi que d’éviter de comparer les femmes avec les membres masculins de la famille et de ne pas l’utiliser afin d’interroger leur légitimité à prendre un poste de pouvoir.

Avis de l’entourage politique et professionnel

Afin de donner un caractère objectif, l’ajout d’avis externes permet de nuancer ou d’éclairer la narration des portraits et de sourcer leur parcours. Premier constat : seuls les hommes se passent de ces sources externes. Les journalistes insèrent dans tous les portraits de femmes un ou plusieurs avis. Second constat : si les avis sont bien souvent partagés et nuancés, le savoir-être des candidates est souligné dans 100% des articles, parfois modéré par la mention de leur expérience ou leur performance. A l’inverse, lorsqu’il s’agit de décrire les hommes, certaines sources se contentent d’énumérer leurs accomplissement et leurs réalisations sans un commentaire sur leur attitude.

Taux d’insertion d’avis de l’entourage et types de description

Les femmes sont perçues professionnellement au travers de leurs attitudes, soit leur savoir-être, et non au travers de leurs réalisations, un attribut très masculin. On définit les femmes pour leur nature féminine et non pour ce qu’elles font. Par ailleurs, « être femme » présuppose aussi que les thématiques « féminines » telles la conciliation des vies et l’engagement féministe soient inhérentes à leur nature. En d’autres termes, les questions d’interviews sont elles aussi orientées par le genre de la personne interviewée. Les thématiques « féminines » sont abordées de manière quasi systématique par les journalistes lors d’interview d’une femmes dirigeante ou de pouvoir (7).

Concernant le corpus analysé, sur les quatre entretiens de candidat-es (deux femmes et deux hommes), la thématique féministe est amenée dans deux d’entre eux. Interrogeant une candidate sortante, c’est la journaliste qui amène la thématique. Pour un autre entretien, c’est le candidat qui aborde spontanément dans sa réponse les questions d’égalité.

Si sept articles du corpus reproduisent de manière problématique des clichés sexistes, cinq concernent des portraits de femmes. A l’inverse, quatre articles seulement ne recensent aucune forme de problématique, soit deux portraits de femmes et deux portraits d’hommes. Pour considérer un article problématique parce qu’il reproduit du sexisme, il faut que :

  1. Plus de trois biais soient recensés;
  2. Un ou plusieurs biais soient répétés et soulignés ;
  3. Un biais ou plusieurs biais soient ouvertement sexistes ;
  4. La reprise de propos sexistes ne soit pas argumentée et remise en perspective.

Les biais, leur emplacement et leur récurrence dans les articles sont analysés selon une grille spécifique codée. Une fois recensés, les biais sont à nouveau analysées contextuellement, afin de détecter d’autres intentions narratives. A titre d’exemple, une métaphore vestimentaire revient dans plusieurs articles pour parler de manière figurée de la fonction de magistrat-e. Or, le vêtement n’est pas le même s’il s’agit d’un homme ou d’une femme. Les magistrats portent « le costume » tandis que les magistrates, « l’habit ». Simple coïncidence ou sexisme ordinaire ?

Toujours concernant la description de l’apparence des candidat-es, si elle a lieu, celle du physique des hommes se concentre sur les attributs masculins. Aussi mettra-t-on en avant une cravate, une stature imposante ou une « voix puissante ». Si l’accent descriptif des attributs physiques peut être sexiste ou dévalorisant pour les unes, il ne l’est pas forcément pour les autres, soulignant l’adéquation avec le milieu politique.

Visibiliser des femmes dans tous les domaines. DécadréE recommande de ne pas essentialiser l’expertise des femmes et des hommes et de prendre en compte la pluralité des domaines de compétences. Est-ce que l’article évite les stéréotypes de genre (associer les hommes avec un vocabulaire actif, les femmes avec un vocabulaire passif) ? Est-ce que la féminité est le focus central de l’article interrogeant une femme ?

Sexiste, mais pas que !

Les candidates ne sont pas les seules victimes de discriminations basées sur le genre car les représentations médiatiques genrées touchent aussi les candidats surtout si leur apparence physique ne correspond pas aux masculinités hégémoniques. Les mêmes écueils que pour les portraits de candidates se dressent : focus insistant sur l’apparence et valorisation du savoir-être. Si le sexisme n’épargne personne, en raison de la hiérarchie entre hommes et femmes qu’il crée, il n’est pas du tout valorisant d’être perçu avec les codes féminins pour un homme, notamment dans les milieux politiques. A l’inverse, il peut être gratifiant d’être décrite avec les codes masculins, pour autant qu’ils restent mesurés. D’où certainement l’abondance du langage guerrier pour certaines candidates.

A cela s’ajoute d’autres discriminations comme l’âgisme ou le classisme, par exemple, souvent entrecroisés. S’il semble raisonnable de questionner l’expérience d’un-e jeune candidat-e pour un poste de magistrat-e, la limite d’âge est cependant appréciée différemment selon le genre, mais également l’origine politique de la personne concernée. Il va de soi que la stratégie de communication des partis et des candidat-es a également un rôle non négligeable à jouer. Aussi la réitération de ces différenciations basées sur le genre réaffirme la présence encore contre-nature des femmes (et des moins de 30 ans) dans les sphères politiques et décisionnelles de l’État sans pour autant que l’article soit problématique en soi.

DécardéE recommande d’avoir conscience de l’importance des médias dans la construction des représentations. Réduire les femmes à leur genre, participe à effacer la diversité des vécus et des parcours et à invisibiliser les compétences de chaque femme. Lors de la description physique, demandez-vous si vous vous attardez sur des attributs soulignant le genre (cravate pour les hommes, couleur du rouge-à-lèvre pour les femmes) et demandez-vous si c’est essentiel au récit ?

Cette étude est possible grâce au soutien du Bureau de promotion de l’égalité et de prévention des violences du Canton de Genève.

Lire aussi Les élections au Grand Conseil genevois et Élection du Conseil d’État genevois.

EN SAVOIR PLUS

(1) Les chiffres de l’égalité – Vaud 2022, Bureau de l’égalité entre les femmes et les hommes (BEFH) et Statistique Vaud (StatVD)
(2) « Candidat, dis-moi d’où tu viens! », Tribune de Genève, 16.02.2018
(3) Le Sexisme dans la publicité française, Rapport de l’Observatoire de la publicité sexiste, 2019-2020, janvier 2021, Résistance à l’Agression Publicitaire.
(4) « Hannah Schlaepfer: «J’aimerais créer une émission politique au ton décalé» », L’Illustré, 10.03.2022.
(5) Étude décadréE, Genre et politique, représentation dans les médias, mars 2020.
(6) « Médiatisation des femmes politiques : grande absence ou surreprésentation?« , décadréE, 14.03.2023.
(7) Etude Mots-Clés pour SISTA X Mirova Forward sur Le traitement médiatique des entrepreneuses et dirigeantes, mars 2022.

Traitement médiatique des manifestations pour l’égalité de genre

Traitement médiatique des manifestations pour l’égalité de genre


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Recommandations

A l’approche de la Grève féministe du 14 juin 2023, l’institut décadréE propose une série de recommandations sur le traitement médiatique des manifestations pour l’égalité de genre.

Les mouvements de lutte pour l’égalité sont multiples. De l’organisation d’une soirée non mixte à l’appel général d’une grève nationale, ces manifestations proposent d’interpeler l’opinion publique et sont relayées par les médias. Sujets clivants, de nombreux biais non intentionnels peuvent être évités afin d’offrir un éclairage approprié sur les questions d’égalité de genre.

Visibilisation des différentes luttes

Les enjeux et luttes pour l’égalité de genre sont multiples. Évitez d’euphémiser les luttes par un traitement médiatique représentant les gestes et les engagements comme des comportements émotionnels, irrationnels ou infantiles. Par exemple, la question « d’aller trop loin » dans les luttes féministes réapparaît fréquemment et interroge leur rationalité ou leur légitimité.

DécadréE recommande d’éviter de hiérarchiser les luttes. Les formes d’engagement sont multiples. Pensez également à nuancer les sources en évitant les amalgames entre les expertises, prises de position collectives militantes et opinions personnelles.

Donner la parole aux personnes expertes, militantes et/ou concernées

Seuls 24% des personnes interrogées pour leur expertise dans les médias sont des femmes (1). Il arrive que, sous couvert de transmettre une information impartiale, les phénomènes discriminants ne soient pas éclairés correctement et que les contenus médiatiques soulignent et reproduisent une forme de discrimination. Lorsque vous donnez la parole, basez-vous sur des faits : pour leur donner un caractère objectif, demandez à ce qu’ils soient éclairés ou quantifiés et identifiez ensemble les problématiques.

DécardéE recommande d’avoir conscience de l’importance des médias dans la construction des représentations. Ne pas hésiter à discuter avec des personnes expertes, militantes et concernées pour éviter de reproduire des stéréotypes ou de les relayer sans les questionner.

Attention à la mise en récit

Seuls 5% des contenus médias en Suisse remettent en question les stéréotypes (2). A titre d’exemples, l’accès à l’espace public reste un enjeux majeur d’émancipation. Or, l’usage du terme « bisbille » -une querelle pour motif futil- pour parler du droit de manifester ou l’usage de l’adjectif « sauvage » pour aborder une manifestation non autorisée ou interdite porte un jugement sur le bien fondé des luttes. Également, le mot « ségrégation » remplace parfois le mot « non-mixité ».

DécadréE recommande d’utiliser un vocabulaire précis et d’éviter celui des discours hégémoniques, trop souvent porteurs de préjugés.

Conscience des thèmes clivants

Prendre la parole dans les médias est une exposition qui comporte des risques. Certains sujets sont clivants et génèrent quasi systématiquement des nuées de commentaires toxiques et haineux notamment sur les réseaux sociaux. Ils nuisent au débat et banalisent le sexisme ainsi que d’autres formes de discrimination. Les actions pour l’égalité font parti de ces sujets clivants. Les femmes et les personnes minorisées, entre autres LGBTIQ+, sont particulièrement victimes de ces violences.

DécadréE attire l’attention sur la modération des commentaires toxiques, sexistes et de haine autour des questions féministes et LGBTIQ+. La qualité très variable des commentaires vous interpellent aussi ? Le projet Stop Hate Speech propose des outils et conseils pour contrer ces discours.

DécadréE recommande de prendre garde à référer à une personne concernée par le sujet et d'assurer un entretien en toute sécurité. Demandez-vous si l'angle choisi contribue à défier les stéréotypes. Ayez conscience à l’écriture que certains sujets provoquent des réactions violentes de haine et de sexisme.

Images

En 2020 les femmes sont encore largement objectifiées dans les médias et « les images les représentant ne sont incluses que pour attirer l’attention des lecteurs »(3). Il convient donc d’attirer l’attention sur le choix des photographies illustrant les mouvements pour l’égalité de genre et de leurs place dans les articles.

DécadréE recommande de représenter chaque personne sans sexualisation abusive et de prendre conscience de l’impact des images. Les corps, notamment féminins, ne doivent pas être réduits à un faire-valoir ou une aguiche, notamment lors du choix de photographies où ils sont dénudés.

Biais et clichés dans le vocabulaire

Les articles portant sur des femmes contiennent en moyenne plus de mots liés au champ lexical de l’amour et de l’émotion (4). Les militantes sont des « pasionarias » ou alors il est précisé que les manifestantes sont « capables de répondre sans hostilité ». Cette écriture renvoie les femmes à des stéréotypes, tels des êtres passionnés enclins à l’hystérie ou bien encore forcément agressifs et renforce les stéréotypes sexistes.

DécadréE recommande de se demander si vous questionnez spontanément les femmes sur leur présupposé féminisme ou si ce sont-elles qui abordent ces thématiques. Attention à ne pas essentialiser les militant-e-xs et les allié-e-xs par un vocabulaire sexiste.

Usage de l’écriture inclusive

Les collectifs et mouvements pour l’égalité de genre sont attentifs à visibiliser les questions d’identité de genre ainsi que les personnes concernées. Il est important de reprendre leurs formulations inclusives et le langage non genré lors de la reprise de leurs communications officielles. L’institut a développé en partenariat avec la Fédération Genevoise des Associations LGBT un livret en libre accès de recommandations à l’attention des journalistes pour le traitement des questions LGBTIQ+.

Télécharger le livret ➞

DécadréE recommande de ne pas nominaliser et d’utiliser le terme « personnes » avant les adjectifs trans*/non-binaires/intersexes par exemple. Demandez aux personnes concernées comment il faut les genrer et respectez leurs limites, comme par exemple l’anonymat.

Ces recommandations ont été élaborées avec la participation des Collectifs romands de la Grève féministe.

Élection du Conseil d’État genevois

Élection du Conseil d’État genevois


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L’arbre qui cache la forêt

L’institut décadréE a suivi les élections ainsi que la visibilité dans les médias des candidates. Au premier tour, l’équipe de recherche avait analysé les enjeux de médiatisations des candidates par partis et les avait comparés aux résultats… provisoires.

Si les résultats des élections du Conseil d’État sont indéniablement une avancée pour l’égalité -quatre femmes élues sur sept sièges- grâce aussi à une couverture médiatique des candidates très satisfaisantes, il reste que les enjeux politiques de visibilité des figures des partis baissent le nombre de femmes siégeant au Grand Conseil. Explications d’un paradoxe.

Retours médiatiques des élections

En préambule, il faut rappeler que les enjeux d’égalité en politique sont systémiques et ne reposent pas seulement sur l’électorat, les partis ou les médias. Tous détiennent une part de responsabilité face à ces enjeux. Au lendemain des résultats, puis les jours suivant, de nombreux médias constatent que jamais auparavant le Conseil d’État n’avait été aussi féminin. Oui, c’est un fait et il faut en parler. Suite aux élections de 2022, cinq femmes siègent au Conseil d’État vaudois. Cette année, le genevois en accueille quatre. Toutefois, concernant le traitement médiatique des femmes élues, l’écueil principal à éviter est la sursignification de l’effet d’exceptionnalité qui peut rapidement glisser vers des procès en illégitimité (1). Rappelons qu’a Genève, cela fait 63 ans que les femmes ont le droit de vote et d’éligibilité. Seules onze ont été élues au Conseil d’État depuis lors.

De plus, de nombreux préjugés rappellent encore qu’elles n’ont pas leur place en politique. Parmi les préjugés véhiculés les plus flagrants, les commentaires sexistes sur les forums de discussion des médias et sur les réseaux sociaux en sont un bon exemple. En marge des actualités politiques suisses de ces derniers mois, on lit que les femmes sont des “ménagères” et devraient “rester à la cuisine” ou bien encore que “femme politique” n’est pas “un travail”. Ces propos sexistes bien trop souvent banalisés nuisent au débat et participent à la discrimination.

Prendre la parole dans les médias, s’exprimer sur les réseaux sociaux est une exposition qui comporte aussi des risques. Les femmes et les personnes minorisées sont particulièrement victimes de ces violences. Les conseils de décadréE

Une belle visibilité médiatique des candidates au Conseil d’État

Tandis qu’au premier tour, 35 % des candidat-es étaient des femmes, elles sont 42 % au second, soit cinq femmes parmi les douze candidat-es. Les médias ont œuvré en faveur de la représentation de la diversité, veillant à ce qu’elles soient visibles. Au premier tour, 43 % des portraits, interviews et capsules vidéos présentent une candidate. Au second, leur apparition bondit à 62,5 %. Au final, quatre des cinq candidates encore en lice sont élues. Mais comment la visibilité des candidates peut-elle alors faire reculer la présence des femmes en politique ?

Nombre de femmes candidates au Conseil d’État par étape

Sources : site web du Canton de Genève, pages du Grand Conseil de Genève et des résultats des élections

Taux de représentation des femmes dans les médias

Source : Étude décadréE 2023.

Le paradoxe

Mise à jour le 10.07.2023
Rendre visible les candidates n’invisibilise pas les candidats. D’une part, les femmes sont sous-médiatisées car elle représentent 28 % des personnes mentionnées dans les médias suisses. D’une autre, elles sont également sous-représentées en politique, 32 % des sièges au Grand Conseil genevois de 2018 à 2023 sont occupés par des femmes. Or, 36 % de femmes sont élues en mars 2023. Mais il y a un mais. Malgré une médiatisation des femmes en grande progression lors de ces élections, la politique de visibilisation des candidates et des candidat par les partis a aussi un rôle à jouer.

Vous souvenez-vous des listes des candidat-es au Grand Conseil ? Les listes sont couronnées par les grandes figures des partis, certaines étaient, par exemple, également en lice pour le Conseil d’État. Et quand il s’agit de femmes, comme elles sont minoritaires (39 % de femmes figuraient sur les listes pour le Grand Conseil), les viennent-ensuite sont principalement des hommes. Le Grand Conseil de 2023 perd donc ces grandes figures féminines élues au Conseil d’Etat ou Conseil national, remplacées par des hommes à une exception près. Aussi,  siégent au Grand Conseil 2023-2028 31 femmes, soit un résultat en dessous du dernier mandat.

Pour récolter ces résultats, décadréE a décortiqué l’ensemble des portraits et interviews des candidates et candidats au Conseil d’État des principaux médias régionaux soit Le Temps, Le Courrier, La Tribune de Genève et Léman Bleu. Au total, 78 contributions ont été retenues et un échantillon est analysé au niveau des représentations discursives, lexicales et des effets de cadrage.  A lire ici.

Cette étude est possible grâce au soutien du Bureau de promotion de l’égalité et de prévention des violences du Canton de Genève.

Lire aussi Les élections au Grand Conseil genevois

EN SAVOIR PLUS

(1) Etude Mots-Clés pour SISTA X Mirova Forward sur le traitement médiatique des entrepreneuses et dirigeantes, mars 2022.

Pour aller plus loin sur le concept d’exceptionnalité

Révolutionnez votre communication d’entreprise

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Les élections au Grand Conseil genevois

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Quelle visibilité pour les candidates

Ça y est! Les élections du Grand Conseil genevois, c’était dimanche dernier. L’institut décadréE a suivi de près cet événement dans les médias.

Le travail des médias

Réaliser une représentations des candidat-es en prenant en compte toutes les diversités est un enjeux de taille. Concernant les candidats et candidates du Grand Conseil, l’institut de recherche a analysé deux médias locaux, la Tribune de Genève et Léman bleu. Au lendemain des élections, 84 portraits et interviews ont été sélectionnés. Au final, la représentation des femmes dans les médias s’élève à 40%. Un bon point quand on sait que 39 % de femmes figuraient sur les listes de candidatures.

Nombres de femmes élues au 2 avril 2023 par parti

Sources : Site web du canton de Genève

Les enjeux de médiatisation des partis

Toutefois, les partis et les candidat-es aussi ont des responsabilités. Le travail de communication est important : il ne suffit pas de proposer une liste paritaire. Visibiliser les candidates est tout aussi important. Aussi, l’institut décadréE s’est penché sur la différence entre le nombre de candidates par liste et leur représentation dans les médias. Un résultat est positif lorsque la représentation médiatique est égale ou supérieure au nombre de candidates inscrites sur la liste.

Par exemple, un parti qui présente une liste avec 50 % de femmes (40 femmes et 40 hommes) et dont le nombre d’apparitions médiatiques des candidates est de 60 % (6 interviews de femmes et 4 interviews d’hommes), obtiendra un score de +10 %.

Source pour le taux de femmes par liste : Tribune de Genève

Taux de représentation des femmes dans les médias par parti

Source : Étude décadréE 2023.

Ces résultats dépendent également du nombre de candidates, nous précisons ainsi les partis dont la représentation médiatique des candidates est supérieure à 50 % : les Vert-e-s, le PLR et le Centre avec 57 % de candidates et les Socialistes, avec 71 %.

Par ailleurs, rendre visible les candidates n’invisibilise pas les candidats. En effet :

  1. 28 % des personnes mentionnées dans les médias sont des femmes.
  2. 32 % de sièges au Grand Conseil de 2018 à 2023 sont occupés par des femmes.

Nous dévoilerons de prochaines analyses après le 2e tour des élections du Conseil d’État le 30 avril.

Cette étude est possible grâce au soutien du Bureau de promotion de l’égalité et de prévention des violences du Canton de Genève.

Lire aussi Les élections au Conseil d’Etat genevois

Assemblée générale 2023

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L’Assemblée générale de l’association décadréE se tiendra le 25 avril 2023 à 18h30, en ligne.

Nous aurons l’occasion de vous présenter les perspectives et stratégie 2023 de décadréE ainsi que les activités passées de l’institut et du Lab. Retrouvez également nos actions principales de 2022 qui ont rayonnés en Suisse romande.

Pour toute personne intéressée à participer, nous vous invitons à nous écrire. C’est avec plaisir que nous vous accueillons.

Pour plus d’info : aurelie.hofer@decadree.com

Téléchargez notre Rapport d’activités 2022

L’institut décadréE hors les murs

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Colloque international du 4 et 5 avril

Médias et violences sexistes et sexuelles: informer, dénoncer, sensibiliser

Ce 4 avril, décadréE prend part au colloque international en participant à la session sur « la formation et les pratiques journalistiques » en compagnie d’autres chercheurs et chercheuses. L’intervention de Valérie Vuille, directrice et responsable des questions de violences sexistes, présente non seulement le travail de recherche de l’institut mais également les pistes d’actions concrètes basés sur la dialogue, la formation et la sensibilisation des journalistes.

Cette participation contribue également à enrichir l’institut de recherche décadréE des avancées dans le domaine et à internationaliser son réseau.

Quelques informations sur le colloque
Depuis une vingtaine d’années, de nombreuses disciplines se sont saisies de la question de ces violences mais elles n’ont été que peu appréhendées par les chercheuses et les chercheurs au prisme de leur médiatisation. Ce colloque international rassemble une cinquantaine d’intervenant-es de différents horizons disciplinaires et géographiques autour de cinq thématiques : 1) les conditions de production des contenus médiatiques, 2) les représentations médiatiques des VSS, 3) la circulation médiatique des témoignages, 4) les dispositifs et discours de prévention et de sensibilisation, 5) les émotions et l’engagement dans le travail de recherche.

Plus d’info

Médiatisation des femmes politiques : grande absence ou surreprésentation?

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Un traitement médiatique sans biais de genre, c’est pas aussi simple que ça ne paraît !

Faire le portrait d’une femme en politique ou celui d’un homme sans biais de genre ? C’est possible mais ça demande beaucoup d’attention. En effet, s’il est rare de lire un article ouvertement misogyne, le sexisme ordinaire se cache pourtant dans la narration et le vocabulaire de bon nombre de publications.

Aviez-vous remarqué que les femmes sont toujours des « jeunes femmes », quelque soit leur âge ? Que leur physique est presque toujours décrit, notamment les parties du corps renvoyant à la féminité comme la couleur du rouge-à-lèvre ou la « chevelure ».

L’institut décadréE développe en 2020 des recommandations pour les journalistes sur les représentations des politiques et les étoffes d’année en année, restant attentif aux pratiques actuelles et aux dernières recherches dans le domaine.

A l’approche des élections du canton de Genève mais également de celles de la Confédération, décadréE renforce ses actions de sensibilisation pour des représentations des politiques sans biais de genre ! Présentés sous la forme d’idées reçues, découvrez des préjugés malheureusement renforcés par un traitement médiatique biaisé.

« Les candidates débordent de l’actualité médiatique »

On entend tout le temps parler des femmes en politique et elles débordent de l’actualité, telles un véritable « tsunami ». Est-ce un préjugé ou pas ?

Oui, c’est un préjugé. Seuls 28% des contenus médiatiques en Suisse donnent la parole ou mentionnent des femmes. Ce qui signifie aussi que plus de 70% du contenu est réservé aux hommes. Parfois, on a l’impression qu’elles sont omniprésentes dans la presse et qu’on en parle tout le temps ; les préjugés nous empêche aussi de juger objectivement. Les titres, chapôs et textes en exergue sont aussi responsables de cette idée reçue.

La presse Suisse en 2022 à largement véhiculé cette image de déferlante féminine menaçante pour les hommes politiques. En voici quelques exemples.

DécadréE recommande de chercher la parité. Les femmes politiques sont moins mises en avant sur la scène médiatique. Vérifiez également que vous mettez en concurrence les individus et non les femmes contre les hommes.

« Les femmes en politiques parlent tout le temps de problématiques féminines »

Les problèmes de conciliation des vies sont systématiquement abordés par les candidates. Elles ne parlent que de ça ! Est-ce un préjugé ou pas ?

Oui… c’est un préjugé. Très souvent, les questions de conciliation des vies sont amenées par les journalistes et non par les femmes interviewées. Il en va de même pour les questions interrogeant leur présupposé féminisme.

Et non, ce n’est pas qu’un préjugé. En 2019, les femmes sont les responsables des tâches domestiques dans 94% des ménages de couples. Il s’agit effectivement de thématiques médiatiques typiquement féminines. Entre autres, parce que les femmes sont aujourd’hui encore tenues de garantir la bonne organisation de la vie privée et familiale.

DécadréE recommande de se demander si vous questionnez spontanément les femmes sur ces thématiques ou si se sont-elles qui les abordent. Demandez-vous si vous aborderiez le thème de l'égalité lors d'un portrait d'homme et si l'angle choisi contribue à défier les stéréotypes. Et si la question est pertinente, est-ce que vous interrogez sa légitimité à candidater à un poste de pouvoir?

« Les candidates ne répondent pas aux médias : elles sont moins nombreuses à accorder une interview »

Quand on mentionne le peu de femmes mentionnées dans les médias, on répond qu’elles ne veulent pas y être. Est-ce un préjugé ou pas ?

Non, ce n’est pas seulement un préjugé. De nombreuses femmes politiques témoignent de résistances internes telles le syndrome de l’imposture et le manque de confiance en soi. La prise de parole dans les médias demande de se sentir légitime. Une mauvaise expérience médiatique est également source de craintes et de refus de s’exposer.

De plus, prendre la parole dans les médias est une exposition qui comporte aussi des risques. Il suffit de lire les commentaires de certains articles pour comprendre les déferlantes de haine que certaines personnes subissent. Les femmes et les personnes minorisées sont particulièrement victimes de ces violences.

DécadréE recommande de prendre garde à référer à une personne concernée par le sujet et d'assurer un entretien en toute sécurité. Prenez du temps et prévenez les personnes à l'avance. Une demande d'interview pour le soir même à plus de chance d'être refusée, notamment pour des raisons de disponibilité.

« Les femmes politiques sont moins aptes à exercer le pourvoir »

Les femmes sont moins nombreuses que les hommes en politique et elles arrivent moins souvent en haut de l’échelle. Si les femmes sont moins présentes en politique, c’est qu’il y a bien une raison! Est-ce un préjugé ou pas?

C’est un préjugé. Un biais récurrent dans le traitement médiatique des femmes et des hommes est la mise en doute de ces premières à exercer le pouvoir. Qui n’a jamais entendu d’une femme en politique qu’elle n’était pas compétente? Cela arrive bien moins souvent pour un homme.

Les médias contribuent à véhiculer cette idée : un vocabulaire infantilisant réduit leurs compétences professionnelles et expertises. Par exemple, 8 fois sur 10, les médias s’attardent sur la jeunesse des femmes, et quel que soit leur âge. La présence d’un mentor masculin ou paternel est également quasi omniprésent dans les portraits féminins.

DécadréE recommande de vérifier que le vocabulaire utilisé n'infantilise pas les carrières féminines. Est-ce que la présence, dans le récit, d'un mentor aurait eu la même importance dans le portrait d'un homme?

POUR ALLER PLUS LOIN

Recommandations décadréE à l’attention des médias
Études décadréE, Genre et politique, représentation dans les médias, mars 2020
Projet Stop Hate Speech
Plateforme des expertes suisses She Knows.ch
GMMP, 6e Projet mondial de monitorage des médias, 2020
Etude Mots-Clés pour SISTA et Mirova Forward, mars 2022

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